Les résumés du Dr Gravel

Dr Jocelyn Gravel, pédiatre urgentologue au CHU Sainte-Justine, nous partage ses excellents résumés quotidiens de la littérature sur la COVID-19.

18 juin 2020

4 articles

Nous en sommes venu à ma dernière revue quotidienne. Ça fait maintenant 3 mois que j’ai commencé et selon mes calculs, j’ai publié 82 revues quotidiennes qui ont discuté de 325 articles scientifiques. Ça en fait beaucoup et il est temps de passer à autres choses pour moi. J’ai commencé ce projet parce que je voulais me sentir utile pendant la pandémie. Ça m’a fait du bien de vous écrire tous les matins mais je suis très heureux d’annoncer que je vais maintenant revenir à la clinique dans les prochaines semaines. Voici donc la dernière revue quotidienne. Vous verrez que je ne fini pas avec un feux d’artifice…

  • Le premier article est publié dans Archive de pédiatrie et provient d’un groupe de l’Hôpital de Necker. Il s’agit d’une cohorte rétrospective de 27 enfants gravement malades de la COVID hospitalisés aux soins intensifs de Necker. Pour y être admis, les enfants devaient avoir besoin d’oxygène à plus de 1L/min ou avoir une comorbidité importante. Les comorbidités les plus fréquentes étaient neurologiques (7/27), respiratoires (4/27) et l’anémie falciforme (4/27). Tous les patients avaient un PCR+ sauf 3 qui aavient un scan thoracique compatible avec la COVID. Cinq enfants sont décédés dont 2 adolescents qui n’avaient aucun antécédent médicaux. Take-home message: Petite étude de cohorte quand on compare aux études adultes mais c’est rare d’avoir des enfants aux soins intensifs pour la COVID. Il y a quand même eu le décès de deux adolescents sans ATCD.   https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0929693X20301172?via%3Dihub&utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter
  • Une étude qui semble banale mais qui sera peut-être super importante pour contrôler la deuxième vague de COVID. Des chercheurs chinois ont tenté d’identifier le taux de transmission de la COVID aux proches des malades. Pour cela, ils ont fait une étude épidémiologique rétrospective impliquant plus de 350 cas et 2000 personnes. Leurs résultats suggèrent que 17% des contacts de la maison sont infectés. Les gens plus âgés sont plus contagieux que les jeunes de moins de 20 ans (OR: 0,23) ou de 20-59 ans (OR: 0,65). Finalement, il semble que le pic de contagiosité sois juste avant l’apparition des symptômes. Take-home message: Peut-être un argument de plus pour ré-ouvrir les écoles. Considérant la contagiosité précoce, il est logique d’isoler tous les contacts proches de cas de COVID https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30471-0/fulltext

Articles moins importants

  • Une étude d’association pangénomique (Genomewide association study GWAS) est une analyse des variations génomiques de plusieurs individus afin de trouver des liens avec le phénotype. Des chercheurs ont tenté d’identifier des gènes spécifiques aux patients ayant une défaillance respiratoire suite à la COVID. Pour cela, ils ont génotypé 1980 cas de COVID ayant eu besoin d’oxygène ou de ventilation et 2381 contrôles provenant de diverses sources (dons de sang, clinique de gastro, etc.) en Italie et Espagne. Pour faire une histoire courte, les chercheurs ont identifiés 2 variations génétiques associées à une maladie sévère. Un de ces gène est associé au groupe sanguin et il semblerait que le groupe A soit à risque plus élevé (OR: 1,45) et le groupe O est protégé (OR 0,65).Take-home message: Je sors de ma zone de confort avec cet article mais il semble que des facteurs génétiques influencent la sévérité de la COVID.https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2020283?query=featured_home
  • Une autre étude a étudié la position en décubitus ventral pour les adultes avec COVID sévère ayant des besoins d’oxygène. Dans cette étude, les chercheurs ont demandé à 29 patients avec besoins d’oxygène importants secondaires à une pneumonie à SARS-CoV-2 prouvée de se coucher sur le ventre pendant 1 à 24h. Ils ont mesuré la saturation avant et 1h après la position en décubitus ventral. Tous les patients se sont amélioré avec la position ventrale comme en témoigne la figure comparant la saturation pré et post. Take-home message: Il y a un bénéfice à la position ventrale pour les patients avec pneumonie à COVID. Est-ce la position ventrale ou le changement de position ? https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2767575

Au cours des prochains mois, le groupe de l’urgence du CHU Sainte-Justine commencera à publier un blog qui résumera plein d’informations super utiles pour les gens qui prennent en charge des enfants en situation d’urgence. Je serai heureux de collaborer à ce projet et vous enverrai le lien en temps et lieu. D’ici là bon été et merci d’avoir lu et partagé mes revues quotidienne 

17 juin 2020

4 articles

  • Vous en avez entendu parlé hier dans les réseaux d’information, le groupe du “RECOVERY trial” a fait un communiqué de presse pour annoncer que leur étude sur la dexaméthasone dans la COVID chez les adultes est cessée car ils ont noté un important bénéfice. En résumé, 2104 patients furent randomisés à de la dexaméthasone (6mg Die pour 10J) et 4321 le furent au traitement standard. L’étude fut cessée car il y avait un important bénéfice sur le décès à 28 jours chez les patients intubés (Rate ratio 0,65) et les patients avec besoin d’oxygène (rate ratio: 0.80). Take-home message: Ce n’est qu’un communiqué de presse et on a hâte de voir les données, mais il semble que la dexaméthasone soit utile pour les patients gravement malade de la COVID. Par contre, même avec un RR de 0,65, le taux de décès du groupe intervention était tout de même de 28%… https://www.recoverytrial.net/news/low-cost-dexamethasone-reduces-death-by-up-to-one-third-in-hospitalised-patients-with-severe-respiratory-complications-of-covid-19
  • Une étude de cohorte prospective a évalué l’impact du Mavrilimumab, un anticorps monoclonal inhibiteur du GM-CSF (précurseur dans la cascade inflammatoire), sur la durée des symptômes chez des adultes avec pneumonie et tempêtes inflammatoire due à la COVID. Pour cela, ils ont administré le Mavrilimumab (1 seule dose IV de 6mg/kg) à 13 adultes avec pneumonie sévère et marqueurs d’inflammation élevés. Ces patients ont été comparés à 26 patients ne l’ayant pas reçu pour diverses raisons (manque de Rx 92%, absence de consentement au Tx 8%). Les 2 groupes étaient semblables au moment d’éligibilité. Il n’y a eu aucun décès dans le groupe Mavrilimumab vs. 7 (27%) dans le groupe contrôle. À 28 jours, tous les patients du groupe Mavrilimumab et 65 % du groupe contrôle s’étaient améliorés cliniquement et cette amélioration était beaucoup plus rapide avec l’intervention (médiane de 8J vs. 19J). Même chose pour le congé : Médiane 10J vs. 20J. Take-home message:  Une étude intéressante avec des résultats spectaculaires. Ça mérite un essai clinique randomisé.      https://www.thelancet.com/journals/lanrhe/article/PIIS2665-9913(20)30170-3/fulltext
  • Un autre modèle mathématique a étudié différentes stratégies pour contrôler la COVID après le déconfinement (isolement, retraçage des contact, tests de dépistage, distanciation, etc.). Pour cela, les chercheurs ont utilisé une base de données anglaise qui avait répertorié tous les contacts de 40 162 personnes en 2017-18 afin de pouvoir simuler la propagation du SARS-CoV-2 dans divers scénarios. Avant de commencer, ils ont fait une série de prémisses hypothétiques (ex: Ro de base 2,6, proportion des cas symptomatique: 70% des adultes, etc.). Beaucoup de résultats mais en résumé, les auteurs estiment les baisses du nombre cas suivants: Auto-isolement des cas dans la maison (-27%), Auto-isolement hors domicile (-35%), Quarantaine de toute la famille (-37%), traçage manuel des contact (-64%), traçage des contact avec une app (-47%). D’un autre côté, le dépistage systématique de 5% de la population n’a que très peu d’effet (-2%). Take-home message: La meilleure façon de réduire la pandémie est d’isoler les cas symptomatique et de faire un suivi étroit des contacts pour les isoler aussi.  https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30457-6/fulltext

Article moins importants

16 juin 2020

5 articles

  • Une étude de prévalence a testé la présence d’IgG contre le SARS-CoV-2 chez 3056 (75%) professionnels de la santé d’une centre tertiaire durement touché par la COVID en Belgique entre les 22 et 30 avril. Au total, 197 (6.4%)  ont eu une sérologie positive. Donnée surprenante, avoir travaillé auprès des cas de COVID ou des collègues +, n’était pas un facteur de risque. Le seul facteur de risque identifié était celui d’avoir un membre de la famille infecté. Take-home message: Les mesures de protection individuelles en milieu hospitalier semblent efficace car les infections venaient probablement plus souvent de la communauté que de l’hôpital.  https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2767382
  • Un groupe de Londres rapporte la prévalence d’insuffisance rénale parmi une cohorte de 52 enfants admis pour COVID. De ce nombre, 15 (29%) remplissaient les critères d’insuffisance rénale aiguë. Ces cas arrivaient surtout aux patients admis aux soins intensifs et aux patients avec syndrome inflammatoire multi-organe. Take-home message: Il faut suivre la fonction rénale chez les patients admis pour COVID. https://www.thelancet.com/pdfs/journals/lanchi/PIIS2352-4642(20)30178-4.pdf
  • Un groupe italien décrit l’utilisation d’échographie au département d’urgence (ÉDU) pour 8 enfants admis pour la COVID. Parmi les 8 patients, 2 avaient une consolidation pulmonaire à la radiographie aussi notée à l’ÉDU et 4 avaient des lésions interstitielles à la radiographie (toutes détectées à l’ÉDU). Parmi les 2 patients sans atteinte radiographique pulmonaire, l’ÉDU à identifié des lésions interstitielles chez un patient. Take-home message: L’ÉDU pourrait avoir un rôle dans l’évaluation et le suivi des patients à risque de COVID. Cette étude nous parle peu de la technique et du temps requis pour les ÉDU. https://pediatrics.aappublications.org/content/early/2020/06/12/peds.2020-1157

Articles moins importants

  • Une étude expérimentale a évalué l’impact de la désinfection au peroxyde et au chlore sur la capacité de filtration des masques N95 et chirurgicaux. Au total, les 2 modes de stérilisation avaient peu d’effet sur les masques N95 mais affectaient les masques chirurgicaux et les KN95. L’effet était plus délétère pour la stérilisation au chlore.https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2767135
  • Une petite étude menée en Norvège a évalué la prévalence de séropositivité au SARS-CoV-2 parmi les membres de la famille de patients ayant eu la COVID. Au total, 31% des 75 personnes testée (membres de la famille) avaient des IgG au SARS-CoV-2 six semaines après l’infection. On peut donc suspecter qu’environ le tiers des membres de la famille de personnes atteinte de COVID seront aussi atteints. https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30466-7/fulltext

15 juin 2020

1 article

  • L’article me vient de ma collègue Dre Arielle Lévy (Merci beaucoup).  Il s’agit d’une étude épidémiologique qui tente d’isoler l’impact des masques sur la propagation de la COVID en comparant son effet dans divers pays. Pour cela, les auteurs comparent l’évolution de la maladie à Wuhan, en Italie et aux États-Unis en fonction de la recommandation de porter un masque. Leurs analysent suggèrent une baisse de la transmission du virus avec l’instauration du port du masque. Take-home message: Un article qui fait des affirmations très tranchées en faveur du masque mais qui se base sur la comparaison de 3 pays seulement. Même si j’aime la conclusion, il peut y avoir plusieurs facteurs confondants.https://www.pnas.org/content/pnas/early/2020/06/10/2009637117.full.pdf

13 juin 2020

7 articles

  • Je vous reviens avec une publication d’un collaborateur très apprécié (Merci beaucoup Dr Alain Weill). Le groupe français de l’agence national de sécurité du médicament et des produits de santé a fait sa troisième évaluation de l’usage des médicaments de ville en France durant l’épidémie de la Covid-19. Le document fait 311 pages mais il peut être résumé comme suit: 
    – Si pour les pathologies chroniques le stockage initial de médicaments pouvait être estimé plus rassurant que l’inverse, il ne doit pas masquer la forte baisse d’une moitié environ de l’instauration de traitements pour de nouveaux patients pendant le confinement (-39% pour les antihypertenseurs, -48,5% pour les antidiabétiques et -49% pour les statines). Ces observations corroborent le déficit de diagnostics d’infarctus et d’AVC durant le confinement, mais aussi la très forte diminution de l’activité de médecine générale hors Covid-19 et ce malgré le développement des téléconsultations. Ces baisses correspondaient à plus de 100 000 patients hypertendus, 37 500 diabétiques et 70 000 personnes relevant d’un traitement par statines. 
    – Cette nouvelle étude a confirmé une très forte diminution de la délivrance et de l’utilisation de produits qui nécessitent une administration par un professionnel de santé, notamment les vaccins, sans qu’il y ait de début de rattrapage.
    – L’hydroxychloroquine, en dehors de ses indications classiques comme dans le lupus et la polyarthrite rhumatoïde, n’était pratiquement plus prescrite ni remboursée en ville durant les 3 dernières semaines de confinement et durant la première semaine post confinement. 
    – L’effondrement de l’utilisation de l’antibiothérapie restait spectaculaire et constante chez les enfants (- 765 000 traitements antibiotiques durant le confinement chez les 0 à 19 ans par rapport à l’attendu). Il est en lien possible avec l’arrêt de la circulation de tous les virus (hors SARS-CoV-2) et autres agents infectieux consécutif à la fermeture des crèches et écoles. https://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/Usage-des-medicaments-de-ville-en-France-durant-l-epidemie-de-Covid-19-point-de-situation-a-la-fin-du-confinement-Point-d-Information
  • Une série de cas décrit 96 passagers du bateau de croisière Diamond Princess qui étaient des porteurs asymptomatiques de SARS-CoV-2 et furent hospitalisés au Japon. De ceux-ci, 11 ont développé des symptômes 3 à 7 jours post dépistage positif et 85 sont restés asymptomatiques. Le PCR est redevenu négatif après un temps médian de 9 jours. Take-home message: Les patients asymptômatique restent souvent asymptômatiques. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2013020?query=featured_home
  • Une autre série de cas décrit 104 patients avec SARS-CoV-2 provenant du Diamond Princess et hospitalisés dans un autre hôpital japonais. Parmi ceux-ci, certains étaient symptômatiques et d’autres pas. À la fin de l’observation 32% étaient asymptomatique, 41% ont eu une maladie légère et 27% une maladie sévère. https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30482-5/fulltext
  • Une série de cas décrit 215 patients du Diamond princess qui avaient été testés négatifs pour le SARS-CoV-2 quatre jours auparavant et qui furent is en quarantaine à Hong Kong. Pendant leur quarantaine, les patients ont eu un dépistage au jours 4, 8 et 12. De nombre, 9 (5%) ont développé un test positif (8 par PCR et 1 par sérologie). 6/9 sont demeurés asymptomatiques pour les 14 jours. https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30364-9/fulltext
  • Une étude de cohorte prospective a comparé 3 façons de faire une recherche de SARS-CoV-2: Nasopharyngé par le patient, nasopharyngé par un MD, oropharyngé par un MD. Seulement 30 patients ont participé au projet et ont eu les 3 prélèvements. De ceux-ci, 11 furent positifs et concordants, 18 furent négatifs et concordants, et un seul patient a eu un résultats divergent (+ lorsque fait par le patient et – par le MD). Take-home message: Petite études mais les adultes peuvent probablement faire eux-même leur test de dépistage naso-pharyngé https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2767065

Articles moins importants:

12 juin 2020

6 articles

  • Une étude de cohorte menée à Wuhan auprès de patients âgés de plus de 14 ans et hospitalisés pour la COVID s’est intéressé à la présence d’hypokaliémie et son association avec l’évolution du patient. Parmi les 175 participants, 31 (18%) avaient une hypokaliémie sévère et 64 (37%) une hypokaliémie légère à l’admission. Les patients avec hypokaliémie avaient plus de commorbidité, plus de diarrhée, plus souvent un ECG anormal et perdaient plus de potassium dans leurs urines. Il y a eu plus de complication et de maladie sévère dans le groupe hypokaliémie sévère que le groupe hypokaliémie et que le groupe normokaliémie. Take-Home message: On ne peut pas dire si l’hypokaliémie cause ou est une conséquence de la COVID sévère mais c’est très fréquent et c’est associé à la sévérité de la maladie.https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2767008
  • Une étude de cohorte a comparé les données climatiques de 8 villes avec un haut taux de COVID à 42 villes ayant eu moins de COVID pour voir si la température et l’humidité influençaient la propagation de la maladie. Pour cela, ils ont comparé les donnés climatiques des jours -30 à -20 avant le premier décès dans la ville. Ils ont choisi la pire ville de chaque pays et pour les pays sans COVID, ils ont pris la capitale. Au total, les auteurs ont montré que les infections étaient pire pour des villes ayant des latitude, température et humidité semblables. Ceci laisse supposer que le virus aura une variation saisonnière.Take-home message: C’est dommage qu’une étude menée avec des données du 10 mars soit publiée le 11 juin car l’infection à fait tellement de chemin depuis ce temps et il serait intéressant de mettre leur modèle à l’épreuve avec toutes les nouvelles villes durement touchées.  Par contre, le SARS-CoV-2 à probablement une transmission saisonnière et la deuxième vague pourrait arriver au début de 2021.  https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2767010
  • Une étude de séroprévalence fut menée à Genève sur une période de 12 semaines auprès d’un  échantillon aléatoire de 2766 personnes âgées de plus de 5 ans pour. Ces 2766 personnes représente un taux de réponse de 34%. En comparant avec la population générale de Genève, les gens âgées de >80 ans étaient sous-représentés et les 50-65 ans sur-représentés. En regardant le décompte quotidien des nouveaux cas dans la villes, on note que l’étude fut menée à la fin de la première vague d’infection et que le taux d’IgM est d’environ 10% dans la population générale. Ceci était beaucoup plus bas pour les enfants de 5-9 ans (1%) et les plus de 65 ans (4%). Take-home message: Après la première vague, il semble que 90% de la population de Genève n’est pas immunisée contre le virus. * Pour ceux qui ont une impression de “déjà-lu”, j’avais déjà rapporté les données préliminaires de cette étude le 11 maihttps://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31304-0/fulltext

Articles moins importants

  • Une méta-analyse regroupant 23 articles publiés et 6 pré-publications rapporte qu’environ 12% des patients avec COVID ont des symptômes gastro-intestinaux (7% diarrhée et 4% Nausées/Vomissements). De plus environ 41% des patients excrètent du SARS-CoV-2 au niveau des selles. https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2767009
  • Une étude menée à Lyon a évalué à psotériori la présence de SARS-CoV-2 dans tous les échantillons de LCR obtenus au cours de la pandémie dans leur hôpital. Au total, 2/578 échantillons ont démontré la très faible présence du virus. Ces 2 patients sont morts et les tests sur le cerveau n’ont pas montré de virus tandis que les échantillons sanguins en avait. Il s’agit donc probablement d’une contamination sanguine. De plus, aucun des 21 autres patients avec COVID n’a eu de virus dans son LCR. https://www.thelancet.com/journals/lanmic/article/PIIS2666-5247(20)30066-5/fulltext
  • Une étude de cohorte chinoise rapporte que 0/420 travailleurs de la santé n’a attrapé la COVID alors qu’ils travaillaient avec un équipement de protection individuelle approprié. https://www.bmj.com/content/369/bmj.m2195

11 juin 2020

5 articles

  • Un article qui n’est pas une étude mais BMJ a publié un résumé pour aider les médecins qui ne sont pas habitués à avoir des discussions difficiles avec les patients. Il s’agit d’un résumé graphique donnant des exemples de réponses à des questions difficiles relatives à la COVID. Le document initial a été conçu par le groupe vital talk, un OSBL qui vise à ce que les médecins aient de bons outils de communication. Je crois que c’est un bon outil pédagogique. En plus, ils ont des versions dans une multitude de langues.   https://www.bmj.com/content/369/bmj.m2255
  • Une étude de modélisation mathématique évalue l’impact du port du masque sur la transmission de l’épidémie de COVID. Pour cela, les auteurs ont fait varier 2 facteurs importants: le nombre de personnes portant le masque et l’efficacité du masque à bloquer les gouttelettes. Au total, on voit des impacts dès que 50% de la population portent le masque. On note aussi que le port du masque peut baisser le Ro sous la barre du 1.0. Take-home message: Une étude par modélisation est toujours spéculative mais celle-ci promeut le port du masque, une mesure facile à adopter. https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rspa.2020.0376

Articles moins importants

  • Une étude de cohorte prospective décrit l’épidémiologie de la COVID en Islande. Pour cela, ils ont fait des tests à 9199 personnes à risque et à un échantillon de 13 080 personnes de la population générale. Les taux d’infection étaient de 13% dans le groupe à risque et 0,8% dans la population générale. Les enfants de moins de 10 ans étaient moins à risque. Take-home message: Sincèrement, je ne comprend pas ce que cet article fait dans le NEJM. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2006100?query=featured_home
  • Une étude de base de données rétrospective rapporte ce que l’on sait tous: Il y a eu moins de patients à l’urgence avec la pandémie. Pour cela, les auteurs ont comparé les visites à l’urgence pour le 28 jours avant et les 28 jours après la déclaration de la distanciation sociale le 13 mars et ce fut comparé à des dates semblables en 2019. Au total, le nombre de visite a baissé de 49% après le 13 mars et de 35% en comparant avec 2019. Cette baisse était plus marquée pour les enfants (-60%). Il y avait moins de syncope (-70%), moins d’ACV (-58%) et moins d’urolithiase (-70%).https://www.annemergmed.com/article/S0196-0644(20)30458-3/fulltext
  • Une série de cas décrit 7 nourrissons de moins de 60 jours avec COVID. Tous ces enfants avaient de la fièvre. Ils ont tous bien évolué et aucun n’a eu besoin d’oxygène. https://pediatrics.aappublications.org/content/early/2020/06/09/peds.2020-1550

10 juin 2020

2 articles

  • La première étude est une modélisation mathématique publiée le 8 juin incluant des données jusqu’au 4 mai… L’étude visait à évaluer l’impact des mesures de confinement sur le Ro de 11 pays européens. Leurs calculs suggèrent que le taux d’infection variait d e0,85% en Allemagne à 8% en Belgique. Le Ro initial était de 3,8 et les mesures de confinement ont réussie à le faire baisser sous la barre du 1,0 variant de 0,44 à 0,82. Finalement, les auteurs estiment que les mesures ont permis d’éviter 3,1 millions de décès dans les 11 pays étudiés. https://www.nature.com/articles/s41586-020-2405-7_reference.pdf

Articles un peu moins importants

  • Le plasma de patients convalescents de la COVID contient des IgG qui pourraient en théorie servir à traiter les patients en phase active de la maladie. Lors d’un don de sang, le plasma recueilli est traité afin d’inactiver des pathogènes potentiels à l’aide d’UV et autres traitements. Une étude expérimentale a évalué si le traitement du plasma aux UV et au psoralen et si la congélation ont un effet sur le nombre d’IgG et de sa capacité de neutraliser le SARS-CoV-2.  Finalement, les traitement, la congélation et la préservation pour 9 jours n’ont pas d’effet sur le nombre d’IgG et la capacité de neutralisation. https://www.thelancet.com/journals/lanmic/article/PIIS2666-5247(20)30037-9/fulltext

09 juin 2020

8 articles

  • Le premier article a été déniché par Dre Evelyne D Trottier. Il s’agit d’un essai clinique randomisé comparant l’effet de capsules de lianhuaqingwen (une herbe chinoise) sur les symptômes des adultes atteint de COVID. Pour être inclus, les participants devaient avoir une pneumonie à COVID et des symptômes tandis que les patients avec maladie sévère ou ATCD graves étaient exclus.L’intervention était des capsules contenant des extraits de 12 plantes et le groupe contrôle avait le traitement standard seulement mais il n’y avait pas de placebo.  La variable d’intérêt primaire était la récupération des symptômes (toux, fièvre, fatigue) au jour 14. Au total, 284 patients furent randomisés et inclus dans l’analyse primaire. Les données démographiques étaient comparables pour les 2 groupes. À noter, 85% ont reçu un antiviral. Le traitement était associé à une meilleure récupération au J14 (91.5% vs. 82.4%; différence: 9.2%, 95%CI: 1.3% -17.1%). Le traitement était associé à une durée plus courte des symptômes (7J vs 10J) par contre il n’y avait pas d’effet sur le portage de virus ou les maladies graves. Take-home message: Les herbes chinois médicinales pourraient avoir un effet sur les symptômes de COVID. Il faudrait peut-être l’étudier chez nous. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7229744/
  • Un article important décrit une cohorte rétrospective de 58 enfants avec le “pediatric inflammatory multisystem syndrome ” dans 8 hôpitaux d’Angleterre. Ils ont par la suite comparé ces enfants à des cohortes de 1132 cas de kawasaki, 45 cas de choc associé au kawaski et 37 cas de syndrome du choc toxique. 45/58 avaient un SARS-CoV-2 prouvé (15 PCR+ et 40 IgG+). Tous les patients avaient de la fièvre et environ la moitié avaient chacun des symptômes suivant: Vomissement, douleur abdo, diarrhée, rash cutané, conjonctivite. Les bilans sanguins témoignaient de réaction inflammatoire importante. 29/58 ont développé un choc nécessitant des inotropes, 13/58 avaient un Kawasaki typique et 8/58 ont eu une dilatation coronarienne. Take-home message: Le Syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique semble une entité en soi un peu différente de la maladie de Kawasaki. Il touche des enfants un peu plus vieux et produit de multiples symptômes et une importante inflammation systémique.     https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2767209
  • Un autre groupe décrit 17 enfants admis dans un hôpital de New York avec “pediatric inflammatory multisystem syndrome “. Tous les patients avaient de la fièvre, 14/17 avaient des symptômes digestifs et 13 un rash. Tous les patients avaient une infection à SARS-CoV-2 (8 PCR+ et 9 IgG+). 10/15 ont eu besoin d’inotrope. Fait à noter, 6/17 étaient juifs ashkenazes. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2767207

Articles moins importants

  • Un étude rétrospective menée auprès de 195 adultes hospitalisés pour pneumonie à COVID en Angleterre à évaluer la probabilité d’infection bactérienne chez ces patients. Dans leur hôpital, tous les patients avec maladie sévère devaient avoir une hémoculture ainsi que la recherche d’antigène urinaire pour le pneumocoque et le légionelle. Au total, 5 patients avaient le pneumocoque et 1 la légionelle. Take-home message: La co-infection est rare avec la COVID.https://www.thelancet.com/journals/lanmic/article/PIIS2666-5247(20)30036-7/fulltext
  • Une série de cas espagnole décrit la prise en charge et l’évolution de 82 femmes ayant accouché alors qu’elles étaient positives pour le SARS-CoV-2. De ce nombre, 4 avaient la COVID sévère et eurent une césarienne. 53% ont accouché par voie vaginale. Parmi les 37 césariennes, 29 l’était pour des raisons obstétricales et 8 sans raison identifiée. 5 patientes ont dû aller aux soins intensifs (toutes dans le groupe C/S). Seulement 3 nouveau-nés ont testé + dans les premières 6h de vie et ils ont tous très bien évolué. Take-home message: Dans cette cohorte, 11% des femmes enceintes avec COVID ont eu une évolution sévère.  https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2767206
  • Une étude de cohorte prospective menée dans 194 unités d’accouchement en Angleterre décrit 427 femmes enceintes atteintes de COVID et hospitalisées. De ce nombre, plusieurs avaient des comorbidités associées et environ la moitié faisaient partie de la minorité visible. Au total 10% ont eu besoin de support ventilatoire et 5 sont décédées.https://www.bmj.com/content/369/bmj.m2107
  • Un large regroupement d’hôpitaux pédiatrique fait une surveillance des enfants admis aux soins intensifs pédiatrique pour COVID. Dans une petite publication, ils rapportent les 17 premiers cas. La majorité des patients avaient des comorbidité et la présentation clinique était variable. Dommage qu’une si grande coalition n’ait que si peu de données à offrir.  https://pediatrics.aappublications.org/content/pediatrics/early/2020/06/05/peds.2020-1766.full.pdf
  • Une étude de pathologie en Italie rapporte les résultats des autopsies de 38 adultes décédés de COVID. Parmi leurs trouvailles, les auteurs identifient de multiples microthromboses artérielles dans les poumons. https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30434-5/fulltext

08 juin 2020

1 article

  • Une étude de cohorte rétrospective menée en Chine a évalué si les D-dimères mesuré au jour 1 d’hospitalisation pour des patients avec COVID permet de prévoir la survie à 28 jours. 78 des 749 participants étaient décédés au jour 28. Des D-dimères élevés au jour 1 avaient une sensibilité de 46% pour prédire le décès et une spécificité de 76%. Take-Home message. Il y a une bonne association entre des D-dimères élevés et le risque de décès de COVID à 28 jours mais cette association n’est pas assez forte pour en faire un test définitif. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1111/acem.14037

06 juin 2020

2 articles

Études moins importantes:

  • Il existe de nombreuse études adultes pour trouver un traitement à la COVID-19 mais peu en pédiatrie. Donc, il faudra peut-être adapter les résultats d’études adultes aux enfant si on trouve un remède à la COVID. Il y a souvent un long délais pour amener les nouvelles thérapies aux enfants parce que les dosages appropriés sont longs à identifier. Pour remédier à cela, une étude de modèle théorique de pharmacocinétique a tenté d’identifier le dosage idéal pour l’hydroxychloroquine et le remdesivir chez les enfants. En se basant sur leur modèle théorique et des études de pharmacocinétique adultes, les auteurs concluent que les doses d’hydroxychloriquine seront probablement trop faibles pour atteindre une concentration effective au niveau des organes cibles. Ils fournissent aussi des dosages pour l’HCQ et le Remdesivir en fonction du poids. Take-home message: étude très théorique pour le moment mais il semble que ce soit le mieux que l’on puisse avoir. Les études à venir de ma collègue Dre Autmizguine seront primordiales pour identifier le meilleur dosage pédiatrique pour ces médicaments. https://jamanetwork.com/journals/jamapediatrics/fullarticle/2767020
  • Un groupe décrit 21 adultes admis aux soins intensifs pour la COVID. De ce nombre, 19 ont démontré des résultats de laboratoires suspects d’hypercoagulabilité et 12 une thrombose. Le test de thromboélastographie anormal était prédicteur d’un plus grand nombre de thromboses.  https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766786

05 juin 2020

6 articles

  • Une suite à la saga surgisphère. Trois des 4 co-auteurs de l’étude publiée dans le LANCET demandent à retirer l’article parce que la compagnie Surgisphère n’a pas permis à un groupe indépendant de vérifier les données. La compagnie dit que ceci violerait le contrat de Surgisphère envers les hôpitaux participants. Le quatrième auteur, le président de Surgisphère n’est pas signataire de la lettre. https://www.thelancet.com/lancet/article/S0140673620313246
    Dans le NEJM, une simple lettre de 5 lignes signée par les 5 auteurs demande de retirer l’article parce que les données ne sont pas disponibles pour tous les auteurs. C’est un peu mince de la part du NEJM et on airait aimé un commentaire de leur part. Surprenemant, le président de Surgisphère signe la lettre…https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2021225?query=featured_home
  • Des chercheurs suggèrent qu’il est important d’ajouter l’anosmie et la dysgueusie dans les symptômes de COVID pour le dépistage. Pour appuyer leurs dires, les auteurs rapportent les résultats d’une application (https://covid.joinzoe.com) servant à comptabiliser les cas de COVID en Angleterre. Ils mentionnent que seulement 71,5% des 13 863 patients avec COVID prouvée avait de la fièvre ou de la toux. En ajoutant l’anosmie et la dysgueusie, on détecterait environ 5% de cas supplémentaires. Take-home message: Avec le déconfinement, il faudra être meilleur pour identifier les cas de COVID potentiel. Pour cela, il faudra inclure un plus grand nombre de symptômes menant au dépistage.     
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31281-2/fulltext
  • Un groupe de chercheurs a évalué si les professionnels de la santé échouent le fit-test pour leur masque N95 lorsqu’ils l’utilisent plusieurs fois. Pour cela, il sont fait passer des fit-test à 68 professionnels lors de leur quart de travail. Au total, 38% ont échoué le fit-test, Ceci était beaucoup plus élevé pour les masques “duckbill” (71 % voir l’image de droite )que les masques en dome (27%, image de gauche). Il faut dire que les masques étaient beaucoup réutilisés et que la durée médiane d’utilisation étaient associée au risque d’échec (échec 4 shifts vs 2 shifts).   https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2767023
N95 Mask Types

Articles moins importants:

  • Un groupe Allemand rapporte les résultats d’autopsie de 6 adultes décédé de COVID. Parmi leur groupe, ils rapportent que les patients âgés de moins de 65 ans avaient souvent des lésions cérébrales témoignant d’une infection cérébrale par le SARS-CoV-2. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31282-4/fulltext
  • Une étude de cohorte rétrospective rapporte un taux de positivité à la COVID variant de 0,22% à 2, 65% pour les enfants admis pour chirurgie dans 3 hôpitaux américains. La moitié de ces patients avaient des symptômes. https://jamanetwork.com/journals/jamasurgery/fullarticle/2766924
  • Un groupe Allemand a développé le concept de “coronataxi”. En résumé c’est un système de suivi téléphonique fait par des infirmières et étudiants en médecine supervisés par un MD d’expérience. Pour les patients qui semblent plus à risque, l’équipe se déplace à domicile pour évaluer le patient. Certains patients sont alors transférés à l’hôpital. Au moment de publier, l’équipe avait fait 400 visites à domicile en 20 jours. https://www.annemergmed.com/action/showPdf?pii=S0196-0644%2820%2930440-6

04 juin 2020

6 articles

  • Le premier article est un essai clinique randomisé évaluant le plasma de patients convalescents pour les patients avec COVID sévère. Il s’agit d’une étude multicentrique en Chine incluant les particioants avec pneumonie a SARS-CoV-2 prouvée et dans un état sévère( tachypnée ou sat <93% à l’AA) ou critique (besoin des soins intensif). L’intervention était une transfusion de 4-13mL/kg de plasma avec le traitement standard vs. traitement standard. La variable d’intérêt primaire était le congé ou une baisse de 2 points d’un score de sévérité à 6 points (1= congé, décès=6). L’étude fut arrêtée après 103 patients (au lieu des 200 prévus) parce qu’il n’y avait plus de nouveaux patients avec COVID dans les hôpitaux. 45 patients étaient dans le groupe sévère et 58 étaient critiques. Les 2 groupes d’interventions étaient semblables pour les facteurs de risque. Au total, il n’y a pas eu de différence entre le outcome primaire entre les 2 groupes (52% vs. 44%; Différence 8.8% [95% CI, −10.4% to 28.0%) à 28 jours. Par contre une sous-analyse du groupe sévère montre une meilleure évolution (91% vs 68%. Différence:23%; 95%CI: -1% à 28%). Take-home message: Dommage que cette étude n’ait pas la puissance pour démontrer une différence parce qu’il semble y avoir une tendance en faveur du plasma convalescent. Ceci serait surtout vrai avant que le patients soit rendu aux soins intensifs.Il faudra ajouter cette étude à une éventuelle méta-analyse.  https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766943
  • Un essai clinique randomisé contrôlé à l’aveugle évalue l’impact de l’hydroxychloroquine donnée en prophylaxie à des adultes ayant eu une exposition à la COVID à haut risque. Les participants avaient eu un contact avec une personne COVID+ de plus de 10 minutes sans masques (haut risque) ou sans visière (risque modéré). Le recrutement fut fait par les réseaux sociaux. Les participants étaient randomisés à recevoir HCQ dans les 4 jours suivant l’exposition. La variable d’intérêt était une COVID symptomatique. Un total de 821 adultes furent recrutés (88% à haut risque). Les données démographiques étaient semblables entre les 2 groupes. Les taux d’infection à COVID furent semblables entre les 2 groupes (11,8% vs. 14,3%). Take-home message: L’hydroxychloroquine en prophylaxie n’est pas efficace. 
    https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2016638?query=featured_home
  • Une étude rétrospective décrit 50 enfants hospitalisés à New-York pour la COVID afin de déterminer les facteurs prédictifs de ventilation mécanique. On apprend que 54 des 73 patients ayant testé+ pour le SARS-CoV-2 furent hospitalisés. De ce nombre, 4 /54 furent exclut parce que leur symptômes n’étaient pas reliés à la COVID et furent transférés dans une autre unité (2 psy et 2 chirurgies). Les patients furent hospitalisés tôt dans la maladie (médiane de 2 j post début des symptômes). Les symptômes étaient souvent respiratoire et fièvre mais 3 patients ont eu seulement des symptômes gastro. Neuf (18%) enfants furent intubés. L’obésité, des symptômes gastro-inestinaux et l’âge plus avancé étaient des facteurs de risque de mauvaise évolution. Une CRP élevée prédisait aussi une mauvaise évolution. Take-home message: Une étude pédiatrique avec beaucoup d’information même si l’échantillon est petit. https://jamanetwork.com/journals/jamapediatrics/fullarticle/2766920

Articles moins important pour l’urgence pédiatrique

  • Une autre cohorte rétrospective rapporte les caractéristiques immunologiques de 157 enfants admis à Wuhan pour COVID. Une partie importante de cette cohorte avaient des symptômes légers (38%) ou modérés (56%). Cette étude rapporte les niveaux d’une multitude de marqueurs inflammatoires et immunologiques. En général, les marqueurs inflammatoires étaient peu élevés tandis que les lymphocytes étaient élevés.   https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766670
  • Un sondage auprès d’un échantillon aléatoire de 1468 américains a évalué les symptômes de détresses psychologiques des participants en avril 2020 et comparé les résultats avec ceux de 2018. Le taux de réponse fut de 70%. Parmi ceux-ci, le taux de détresse psychologique est passé de 3,9% à 13,6%. Cette hausse était pire chez les jeunes (18-29 ans) et les gens à faible revenu. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766941
  • Une étude a évalué les sensibilité et spécificité d’un nouveau test séro-immunologique pour le SARS-CoV-2 à Hong Kong. Le test a montré une sensibilité de 91% et une spécificité de 100%. Lorsqu’appliqué à la population générale de Hong Kong, le test a montré que 2,7% de la population était porteuse d’anticorps.  https://www.thelancet.com/journals/lanmic/article/PIIS2666-5247(20)30053-7/fulltext

03 juin 2020

4 articles

  • La Saga surgisphere continue. Le NEJM a publié un éditorial hier mentionnant qu’ils avaient demandé aux auteurs de l’étude publiée dans leur journal le 1er mai au sujet des inhibiteur de ACE de leur prouver que les données sont fiables. En attendant cette preuve, les éditeurs expriment leur inquiétude face à ce sdonnées et recommandent aux cliniciens de se fier à 2 autres études publiées dans leur revuer et qui avaient la même conclusion: Les “ACE inhibitor” sont sécuritaires dans la COVID. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMe2020822?query=featured_home
    Lancet à fait de même et attendent aussi une évaluation externe. https://www.thelancet.com/lancet/article/s0140673620312903
  • Une étude utilisant des projections à l’aide de modèles mathématiques a évalué l’impact de 4 mesures sur le nombre de cas et de décès prévus en Angleterre. L’étude évaluait l’impact de la fermeture des écoles, l’isolement volontaire des cas, l’isolement des personnes âgées et le confinement général. Sans mesures, les chercheurs prévoient 23 millions de cas symptômatiques en Angleterre et 350 000 décès d’ici décembre 2021. Au pic, les besoins de lits de soins intensifs seraient de 13-18 fois le nombre de lits disponibles. Chaque mesure a un impact sur le nombre de cas mais seule la combinaison des 4 mesures permet d’avoir un R0 <1. Pendant que la distanciation sociale était la mesure permettant la plus grande baisse du nombre de cas, le confinement des personnes âgées est la mesure avec le meilleur impact sur le décès. Take-home message: Il y a encore beaucoup d’inconnu face à la COVID et ces modèles mathématiques reposent sur les assomption parfois fragiles.    https://www.thelancet.com/journals/lanpub/article/PIIS2468-2667(20)30133-X/fulltext
  • Une autre série de cas décrit 21 enfants avec une maladie de kawasaki/ défaillance inflammatoire multi-organes associée à la COVID. Les patients furent hospitalisés à Paris (H Necker) pendant 2 semaines. Encore une fois, les patients étaient plus vieux que les Kawasaki habituels (âge médian 7,9 ans) touchaient plus souvent les enfants d’origine africaine sub-saharienne (57%) et 52% avaient un Kawasaki typique. 75% ont eu une myocardites et 100% des symptômes gastro-intestinaux. 8/21 patients avaient un PCR + pour le SARS-CoV-2 et 19/21 avaient des IgG +. Take-home message: Une autre étude qui démontre bien l’association SARS-CoV-2 et Kawasaki. https://www.bmj.com/content/369/bmj.m2094

Article moins important:

  • L’équipe d’étoiles des chercheurs en intelligence artificielle de Montréal a écrit un commentaire publié dans le Lancet au sujet du suivi digital des patients avec COVID (public digital contact tracing). En résumé, l’utilisation des téléphones intelligent pour retracer les contacts de SARS-CoV-2 est prometteur mais il doit se faire dans le respect des droits individuels (ex:confidentialité entre autres).   https://www.thelancet.com/journals/landig/article/PIIS2589-7500(20)30133-3/fulltext

02 juin 2020

5 articles

  • Un groupe italien rapporte une série de 5 enfants admis aux soins intensifs avec une défaillance cardiaque associée à un PCR positif pour le SARS-CoV-2. Ils avaient tous de la fièvre, surtout des symptômes digestifs et peu de symptômes respiratoires. Ils ont tous présenté une fraction d’éjection cardiaque diminuée (moyenne 47%) et 4/5 ont eu besoin d’Épinéphrine IV. Ils avaient 1 ou 2 critères de Kawasaki. Ils ont bien évolué avec le traitement de support. Take-home message: Il faut se méfier de ses enfants avec SARS-CoV-2 et peu de symptômes initiaux car ils peuvent avoir une atteinte cardiaque sous-jacente. Mesurez la tension artérielle, vérifiez les enzymes cardiaques.  https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(20)30168-1/fulltext
  • Un groupe de chercheurs de McMaster University (les inventeurs du Evidence-based Medicine) a fait une revue systématique afin d’évaluer les effets de la distanciation sociale, des masques et des protections visuelles sur la transmission de virus. Pour cela, ils ont évalué tous les types de publications relatives au SARS, au SRAS et au MERS jusqu’au 3 mai 2020. Au total, ils ont identifié 172 articles d’étude observationelles. Il y a beaucoup de résultats rapportés mais en bref, le risque d’infection est diminué avec une distanciation d’au moins 1m, avec le port d’un masque et avec le port d’une protection oculaire. Take-home message: Beaucoup de données mais ce sont toutes des études observationelles avec un risque de biais important. Les conclusions semblent par contre logiques. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31142-9/fulltext
  • Une étude de cohorte prospective évaluait l’anxiété, la dépression et la violence auprès de plus de 700 résidents de 12 hôpitaux chinois. Pour cela, les participants avaient remplis un questionnaire avant le début de la résidence, à 3 mois et à 6 mois (pendant la pandémie). En plus de cela, ils devaient donner leur “humeur” quotidiennement via leur téléphone cellulaire. En résumé, le score pour “l’humeur” a diminué (détérioré) avec la pandémie tandis que les scores d’anxiété et de dépression ont augmenté. Ceci n’avait pas eu lieu à la même période l’année d’avant avec la cohorte précédente. Take-home message: La pandémie semble avoir eu un effet néfaste sur la santé mentale des résidents en médecine en chine.  https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766578

Articles moins importants

  • Dr Matthieu Vincent a mis à mon attention une revue systématique comparant les masques N95 aux masques chirurgicaux pour la protection contre les virus. Cette revue systématique évaluait tous les essais cliniques randomisés comparant les N95 aux autres masques chez des travailleurs de la santé. Au total 4 ECR incluants 3957 travailleurs avec masque chirurgical et 4779 avec N95. Au total, pas de différence dans le risque d’infection virale OR 1.06 (95% CI 0.90‐1.25), ou d’influenza OR 0.94 (95% CI: 0.73‐1.20) ou de symptôme respiratoire OR 1.49 (95% CI: 0.98‐2.28).https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32246890/
  • Une étude de la base de données d’un consortium américain de traitement contre le cancer rapporte que la fréquence de nouveaux traitements pour le cancer a baissé avec la pandémie de COVID. Ceci était plus marqué pour les traitements de prévention (vs Tx curatif).
    https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766577

01 juin 2020

4 articles

Avant de parler des nouveaux articles, il me faut vous aviser qu’il y a présentement une enquête au sujet d’un article du Lancet dont je vous ai parlé le 23 mai. C’est l’article qui rapportait que l’hydroxychloroquine est associée à une plus grande mortalité dans la COVID à l’aide d’une base de données regroupant 671 hôpitaux. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31180-6/fulltext. En regardant les données, des infectiologues Australiens se sont demandés d’où venaient les données australienes alors qu’ils n’y ont pas accès eux-mêmes. De plus, l’article parlait de 73 décès alors qu’il n’y en avait que 71 décès dans tous le pays! Les données viennent d’une compagnie (surgisphère) qui semble très nébuleuse. Pour cela, 180 chercheurs à travers le monde ont envoyé une lettre ouverte à Lancet afin d’avoir accès aux données. Pour les chercheurs et les curieux, je vous invite à lire cette lettre. elle est fascinante parce qu’elle révèle plusieurs lacunes et incongruités dans l’étude du Lancet.https://statmodeling.stat.columbia.edu/wp-content/uploads/2020/05/Open-Letter-the-statistical-analysis-and-data-integrity-of-Mehra-et-al_Final-1.pdf. Lancet aurait demandé des réponses aux auteurs…à venirAutre point intéressant, Surgisphère est aussi derrière une autre étude publiée dans le NEJM du 1er mai dont je vous ai parlé.Cette étude utilisait une base de données provenant des 167 hôpitaux dont 4 au Canada et 7 en France. Encore une fois, des chercheurs ont noté certaines anomalies dans les données. Je crois que le NEJM  devrait enquêter sur la validité de ces données. https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMoa2007621

  • Le premier article me provient du Dre Evelyne D Trottier et me sort de ma zone de confort. Il s’agit d’une méta-analyse évaluant l’impact des traitements par herbes médicinales en ajout du traitement “standard” pour la COVID. Pour cette étude, les auteurs n’ont évalué que les essais cliniques randomisés. Ils ont utilisé une méthodologie très robuste et les moteurs de recherches pour trouver les articles sont vraiment diversifiés. Au total, 7 essai cliniques furent identifiés pour 855 patients. Ils ont tous été menés en Chine. La méta-analyse montre clairement un effet positif de l’ajout d’herbes médicinales pour diminuer les symptômes de la COVID. Par contre, pas d’analyse sur le taux de décès car une seule étude évaluait cela. Take-home message: Les auteurs ont identifié 32 RCT en cours. Les herbes médicinales ont probablement le pouvoir de diminuer les symptômes de la COVID.   https://www.mdpi.com/2077-0383/9/5/1583/htm
  • Le deuxième article décrit l’épidémiologie du SARS-CoV-2 chez les familles des 40 premiers enfants ayant eu la maladie à Genève. 39/40 familles ont eu un suivi téléphonique pour une durée médiane de 18 jours. Les familles contenaient une médiane de 4 membres. Pour 31/39 enfants, c’est un adulte de la famille qui fut atteint avant le cas index. Pour 3/39, c’est l’enfant index qui fut le premier atteint dans la famille. 92% des mères et 74% des pères ont eu des symptômes à un moment donné comparativement à 43% de la fratrie. Take-home message: les enfants semblent de mauvais vecteurs de transmission de la COVID. https://pediatrics.aappublications.org/content/early/2020/05/22/peds.2020-1576

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30 mai 2020

6 articles

  • Un article encourageant pour débuter! Il s’agit d’une étude de cohorte prospective et rétrospective (étude pré-post) évaluant l’Anakinra, un inhibiteur du récepteur de l’interleukine-1 chez des adultes avec pneumonie à SARS-CoV-2 et désaturation en bas de 93% malgré l’apport d’oxygène. Le groupe prospectif a reçu de l’anakinra sous cutané et fut comparé à une cohorte rétrospective de patient avec les mêmes critères d’inclusion mais qui n’avaient pas reçu d’anakinra. La variable d’intérêt primaire fut la nécessité d’aller aux soins intensifs pour ventilation invasive ou décès. Les 2 groupes étaient semblables au niveau des facteurs de risque sauf pour l’obésité qui était plus élevé dans le groupe contrôle et les co-traitements avec hydroxychloroquine/ztythomax qui étaient plus élevés avec l’anakinra. Parmi les 52 patients du groupe anakinra, 13 (25%) sont décédés ou ont dû être ventilé en comparaison à 75% des 44 patients du groupe contrôle. Take-home message: Étude pré-post avec plein de biais potentiels mais on vois une énorme différence dans les taux de survie. On a tellement appris sur la COVID depuis 2 mois qu’il est possible que le traitement standard ait changé entre les 2 cohortes. Le taux de décès du groupe contrôle de 75% est vraiment élevé.    https://www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S2665-9913%2820%2930164-8
  • Merci à Matthieu Vincent qui m’a envoyé cet article dont je n’avais pas parlé.
    Il s’agit d’une série de 35 enfants avec le syndrome inflammatoire multi-systémique ressemblant au Kawasaki et défaillance cardiaque. Les patients furent recrutés en mars-avril 2020 dans 13 hôpitaux français et suisse. L’âge médian était de 10 ans et 31/35 ont eu un test positif pour le SSARS-CoV-2. 80% ont eu des symptômes digestifs dont 2 opérés pour un diagnostic présomptif d’appendicite (mais ce n’était pas cela). Tous les patients avaient une défaillance cardiaque avec une fraction d’éjection de moins de 50% mais seulement 6 avaient une dilatation des coronaires. 71% des enfants avaient une récupération complète de la fonction cardiaque au moment de publier.  https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIRCULATIONAHA.120.048360
  • On m’a envoyé un article de 2005! Merci Docteur/e Autmizguine et Ovetchkin.
    Après avoir identifié par hasard un coronavirus dans les sécrétions nasopharyngées d’un enfant de 6 mois avec Kawasaki, des chercheur ont fait une étude cas-témoin pour rechercher le virus chez 11 patients Kawasaki et 22 contrôles appariés pour l’âge et le moment de collection du spécimen. Au total, 8/11 cas et 1/22 contrôle ont eu un PCR positif pour le H-CoV-NH. 5/11 patients avec Kawasaki avaient une atteinte cardiaque. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7199489/

Articles moins importants

  • Une étude a évalué la prévalence de SARS-CoV-2 dans un centre d’hébergement où des cas de COVID avaient été déclaré. Pour cel, ils ont fait un PCR nasopharyngés aux résidents acceptant de participer. 48 (63%) des 78 résidents testés ont eu un test positif. De ceux-ci, 27 (56%) étaient asymptômatique au moment du test. Ils sont presque tous devenus symtômatiques dans les jours suivants (médiane de 4 jours). Take-home message: Dans les centre d’hébergememnt, il ne faut juste se méfier des gens symptômatiques. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2008457?query=featured_home
  • Une série de cas évalue la présence de thrombose veineuse profonde aux niveau des membres inférieurs des patients admis dans une unité de soins intensifs adultes en France. Pour cela, les auteurs ont fait des échographies doppler à tous les patients à l’arrivée à l’unité et 48 heures plus tard. Au total, 65% des 34 patients avaient une thrombose à l’arrivée et 79% après 48h. https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766543
  • Une petite étude cas-témoin menée au Québec a évalué la présence d’anosmie et de dysgueusie (alteration du goût) associée à la COVID. Pour cela, les auteurs ont fait un suivi téléphonique auprès de 134 cas testés positifs au SARS-CoV-2 et 134 contrôles testés négatifs et appariés pour l’âge. Au total, l’anosmie et la dysgueusie étaient fortement associées à un test positif (OR: 62; 95%CI: 11-360). Take-home message: l’anosmie est fortement associée à la COVID. Par contre, les questionnaires furent menés après que les patients aient eu leur diagnostic et ceci peut avoir entrainé un biais d’évaluation.   https://www.cmaj.ca/content/early/2020/05/27/cmaj.200869

29 mai 2020

6 articles

  • Un premier article décrit l’impact de l’irradiation gamma au cobalt 60 sur les propriétés de filtration des masques N95. Pour cela, les auteurs ont irradié à 3 intensités différentes des masques N95.  Par la suite, ils ont fait un “fit-test qualitatif” pour chaque masque chez 2 adultes et ils ont mesuré la capacité de filtration des masques à retenir des particules de 0.3, 0.5, and 1 μm à l’aide d’un montage maison. Premièrement, tous les masques ont passé avec succès le “fit-test”. Par contre, les tests plus poussés ont montré une baisse de la capacité de filtration pour les masques irradiés et ceci n’était pas relié à la dose. Take-home message: Je suis hors de ma zone de confiance mais je vois des limites importantes à cette étude: Quelle est l”importance clinique de ces résultats? la dégradation est-elle due à l’irradiation ou c’est un effet de refaire les tests dans leur montage ? Je laisse mes brillants collègues de la prévention des infections régler cela.   https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766200
  • Une large cohorte prospective a étudié l’impact de la COVID chez des patients avec cancer. Cette étude a regroupé 971 adultes suivis pour cancer et ayant attrapé la COVID dans 3 pays. La variable d’intérêt primaire était le décès à 30 jours. les auteurs ont aussi évalué différent facteurs de risque. Au total, le taux de décès fut de 13%. Les facteurs de risques usuels furent identifiés (âge, mâle, comorbidité, tabagisme) mais on a aussi noté que les patients avec cancer actif étaient plus à risque que ceux en rémission. Take-home message: Les patients avec cancer actif sont beaucoup plus à risque de décès avec la COVID.https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31187-9/fulltext

Articles moins importants

  • Un groupe de chercheurs a évalué les prescriptions remplies par les pharmacies de 50 états américains du 17 février au 27 avril afin d’identifier les différences dans le pattern de prescription pour l’hydrochloroquine, l’azythromycine, les les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les béta-bloqueurs. En résumé, il y a eu un gros pic de prescription pour l’HCQ juste après la déclaration de la pandémie par l’OMS et les déclarations de Trump. Il n’y a pas eu d ebaisse de prescription pour les iECA. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766773
Prescription Fill Patterns for Commonly Used Drugs During the Coronavirus Disease 2019 Pandemic in the United States
  • Un groupe de chercheurs chinois a rapporté que 11/69 patients ayant eu leur congé de l’hôpital pour guérison de la COVID ont eu un PCR positif pour le SARS-CoV-2 sans reprise des symptômes dans les semaine suivantes. Le temps médian pour la positivité était de 14 jours (9 à 17J) https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766379
  • Une petite série de cas rapporte 12 enfants hospitalisés à Londres pour la COVID. 5/12 enfants avaient une comorbidité importante. Ce qui a frappé les auteurs est la diversité ethnique des patients hospitalisés: 9/12 étaient asiatiques, noirs ou de minorité visible. Bien que l’échantillon soit petit, les auteurs suggèrent que l’origine ethnique influence l’impact de la COVID.   https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(20)30167-X/fulltext
  • Une équipe de Taiwan a développé une cabine de radiologie permettant de faire des radiographie pulmonaires sans que les technologues n’entrent en contact avec le patient. Cette boite se trouve au triage…https://www.annemergmed.com/article/S0196-0644(20)30405-4/fulltext

28 mai 2020

7 articles

  • Un essai clinique randomisé compare Remdesivir 5 jours vs. 10 jours chez des participants avec pneumonie à SARS-CoV-2 nécessitant de l’oxygène. L’étude, subventionnée par Gilead, fut mené dans 7 pays (55 hôpitaux) en mars 2020. La variable d’intérêt primaire était le statut clinique au jour 14 à l’aide d’un score ordinal de 7 points allant de 1 (décès) à 7 pour non-hospitalisé. Un total de 397 patients furent randomisés et ont reçu au moins une dose de traitement. Les patients du groupe 10 jours étaient un peu plus malades au moment du début du traitement. Au jour 14, il n’y avait pas de différence entre les groupes pour le score clinique (amélioration de 2 points sur le score: 64% vs. 54%), pour les décès (8% vs 11%), temps médian pour l a récupération de 2 points (10J vs 11J). Les effets secondaires étaient semblables dans les 2 groupes. Take-home message: Dommage que cette étude n’avait pas de groupe placebo. Pour le moment Remdesevir 5Jours ou 10 jours, c’est la même efficacité. Fait à noter, les patients de cette étude étaient beaucoup moins malades que les patients de l’autre étude du NIH (publiée dans le NEJM) au moment de la randomisation (31% sous ventilation vs. 44%). Par contre, les taux de décès à 14 jours de cette étude (9,3%) est plus élevé que celui rapporté pour le Remdesevir dans l’étude du NIH (6%) tandis que le placebo était (10%). https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2015301?query=featured_home
  • Des chercheurs ont évalué l’impact des mesures recommandant de “rester à la maison” de 4 états américains sur le nombre d’hospitalisations.   Pour cela, les chercheurs ont utilisé les données de la COVID publiées par les autorités des 4 états. À l’aide de modèles mathématiques, ils ont dérivé le nombre d’hospitalisation attendu dans les 4 états en fonction de la croissance observées avant les mesure de confinements. Leurs données démontrent un effet qui commence à se ressentir 10 jours après l’implantation des mesures. Take-home message: le confinement semble marcher. Par contre pas de groupe contrôle pour montrer que ce n’est pas un autre facteur qui cause ce ralentissement.   https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766673
  • Un groupe de chercheurs chinois a comparé les caractéristiques de 33 patients asymptomatiques à 45 symptomatiques de la COVID provenant de 26 foyers d’infection. Entre autres, les patients asymptomatiques étaient plus jeunes, il y avait plus de femmes et ils excrétaient le virus moins longtemps. https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766237
  • On dit que le taux de mortalité pour la COVID est plus élevé pour les hommes que pour les femmes mais des chercheurs ont suggéré que ceci est dû au fait que le taux d emortalité de base est déjà plus élevé pour les hommes de ce groupe d’âge. Ils ont donc comparé la progression de mortalité générale pour les hommes et les femmes au Massachussetts pendant la pandémie. Bien que le taux de mortalité sois plus élevé pour les hommes, la progression de mortalité est la même pour les 2 groupes. La différence de mortalité vient du fait que le taux de base est déjà plus élevé pour les hommes. Take-homme message: Être un homme est un facteur de mauvais pronostic pour la COVID mais la maladie a des impacts proportionnellement similaires pour les 2 sexes.   https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31234-4/fulltext

Articles moins importants:

  • Une vieille revue de littérature  (datée du 15 avril) suggérée par Dr Matthieu Vincent évaluait le risque associé à la COVID chez les femmes enceintes. La revue a recensé les études publiées jusqu’au 15 mars. Au total, ils ont identifié 9 études décrivant 89 femmes. Leur conclusion est que les symptômes des femmes enceintes sont semblables à ceux de la population générale. Le risque de complications (prématurités, détresse néonatale, etc.) semble un peu plus élevé pour les infections en fin de grossesse. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7211430/
  • Une étude a comparé les taux d’hospitalisation et de décès de la COVID en fonction de la race en Louisiane. Les afro-américains avaient plus de comorbidités dans cette population incluant 3626 patients avec la COVID. Ils avaient une probabilité plus élevée d’être hospitalisé. Une fois ajusté pour les comorbidités, ils n’avaient pas plus de risque de décès. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMsa2011686?query=featured_home
  • Une étude de base de données à Paris à comparé le nombre d’arrêt cardiaque adulte hors hôpital pendant la pandémie à des dates semblables entre 2012 et 2019. Il y a eu 30 768 arrêts cardiaques entre 2012 et 2020. Pendant la pandémie, le nombre médian d’arrêt cardiaque hebdomadaire est passé à 26 par million de personnes en comparaison à 13 /million dans le passée avant de revenir à la normale.https://www.thelancet.com/journals/lanpub/article/PIIS2468-2667(20)30117-1/fulltext

27 mai 2020

3 articles

  • Avoir un PCR positif pour le SARS-CoV-2 ne veut pas nécessairement dire qu’on est contagieux. Une étude Canadienne a évalué 90 échantillons nasopharyngés avec un PCR+ pour le SARS-CoV-2 pour déterminer si le virus était encore viable. beaucoup d’information manquante dans cet article mais il n’y a eu aucune croissance viral dans les échantillons prélevés après 8 jours d esymptôme smême si les PCR demeuraient + Take-home message: Il semble que l’on ne soit plus contagieux après 8 jours de symptômes. Par contre, peu d eparticipants et les échantillons ont été gardé au congélateur pour 2-4 semaines avant de faire les cultures et ceci peu avoir influencé les résultats. https://academic.oup.com/cid/advance-article/doi/10.1093/cid/ciaa638/5842165
  • J’avais manqué le premier article qui me fut soumis par Dre Laurence Alix-Séguin. Dans cet article, les chercheurs ont mesuré l’expression des gènes du récepteur de l’Enzyme de Conversion de l’Angiotensine-2 (ACE2) au niveau nasal dans 3 cohortes de patients avec asthme et/ou allergie.Les cohortes rassemblaient 318 enfants de 11 ans, 24 adultes et 23 adultes. En résumé, plus un patient est allergique, moins il a de récepteur de ACE2. Cette association était encore plus forte pour les allergique et asthmatique. C’est peut-être pour cela que l’asthme ne semble pas un facteur de risque pour la COVID.   https://www.jacionline.org/article/S0091-6749(20)30551-0/fulltext

Les études moins marquantes:

  • Un groupe du Connecticut a mesuré la prévalence de SARS-CoV-2 chez les femmes admises pour accoucher du2 au 29 avril dans 3 hôpitaux. Sur les 782 patientes, 12 étaient connues pour avoir la COVID. Parmi les 770 autres, 30 (3,9%) ont eu un test positif et 22/30 étaient complètement asymptomatiques. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766650

Le Dr Alain Weill m’a envoyé son analyse des statistiques de publication sur la COVID. C’est très apprécié MERCI BEAUCOUP. Voici un résumé:

A 19h55 (horaire Paris) le 26 mai 2020 on dépasse déjà les 20 000 articles scientifiques sur la covid.

  • Articles en prépublication medRxiv and bioRxiv COVID-19 SARS-CoV-2 : 4 217 Articles (3412 medRxiv, 805 bioRxiv).
  • Articles publiés et référencés Medline 14 430 articles avec le terme covid-19 dans le titre ou le résumé « covid-19 [title/abstract] » ; Medline 16 267 articles avec le terme covid-19 ou covid dans le texte ou titre ou résumé. 

En bref plus de 20 000 articles ont été disponibles en 5 mois. (4 en 2019 et le reste donc en 2020). Du jamais vu, la qualité fait parfois défaut mais l’information est néanmoins riche et partagée.

Déjà 11 articles cités plus de 600 fois ! Tous ces articles sont en accès libre, c’est une bonne chose.

Lancet (3), Lancet Respir Med (1), Lancet Infect Dis.(1), N Engl J Med (1), Ann Intern Med (1), JAMA (1), Int J Antimicrob Agents (1), Radiology (1), Biosci Trends (1).

A noter sans surprise deux articles sur la chloroquine/hydroxychloroquine, plusieurs sur la clinique et les facteurs de risque de la Covid, d’autres sur la transmission du virus notamment chez la femme enceinte, un essai sur Lopinavir-Ritonavir, tests PCR et signes radiologiques, l’orage cytokinique, la période d’incubation, le tableau de bord interactif en ligne de l’Université Johns Hopkins pour visualiser et suivre les cas signalés de coronavirus 2019.

Avec déjà 2267 citations le premier prix pour Fei Zhou, Ting Yu, Ronghui Du et al. 
Clinical Course and Risk Factors for Mortality of Adult Inpatients With COVID-19 in Wuhan, China: A Retrospective Cohort Study. Lancet. 2020 Mar 28;395(10229):1054-1062. doi: 10.1016/S0140-6736(20)30566-3. Epub 2020 Mar 11.

En 2ème position avec 916 citations pour l’article conversé (donc très cité !) de l’équipe du Pr Didier Raoult sur Hydroxychloroquine et azithromycine avec le résultat d’un essai ouvert non randomisé. 
Gautret P, Lagier JC, Parola P et al. Hydroxychloroquine and Azithromycin as a Treatment of COVID-19: Results of an Open-Label Non-Randomized Clinical Trial. Int J Antimicrob Agents. 2020 Mar 20;105949. doi: 10.1016/j.ijantimicag.2020.105949. Online ahead of print.

puis

  • Xu Z, Shi L, Wang Y, et al. Pathological findings of COVID-19 associated with acute respiratory distress syndrome. Lancet Respir Med. 2020 Apr;8(4):420-422. doi: 10.1016/S2213-2600(20)30076-X. Epub 2020 Feb 18. PMID: 32085846 (883 citations)
  • Huijun Chen , Juanjuan Guo , Chen Wang et al. Clinical Characteristics and Intrauterine Vertical Transmission Potential of COVID-19 Infection in Nine Pregnant Women: A Retrospective Review of Medical Records. Lancet. 2020 Mar 7;395(10226):809-815. doi: 10.1016/S0140-6736(20)30360-3. Epub 2020 Feb 12. (763 citations)
  • Cao B, Wang Y, Wen D, et al.  A Trial of Lopinavir-Ritonavir in Adults Hospitalized with Severe Covid-19. N Engl J Med. 2020 May 7;382(19):1787-1799. doi: 10.1056/NEJMoa2001282. Epub 2020 Mar 18.  (744 citations)
  • Bai Y, Yao L, Wei T, Tian F, Jin DY, Chen L, Wang M. Presumed Asymptomatic Carrier Transmission of COVID-19. JAMA. 2020 Feb 21;323(14):1406-7. doi: 10.1001/jama.2020.2565. Online ahead of print. PMID: 32083643 (741 citations)
  • Tao Ai , Zhenlu Yang , Hongyan Hou et al.Correlation of Chest CT and RT-PCR Testing in Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) in China: A Report of 1014 Cases. Radiology. 2020 Feb 26;200642. doi: 10.1148/radiol.2020200642. Online ahead of print.(729 citations)
  • Mehta P, McAuley DF, Brown M, Sanchez E, Tattersall RS, Manson JJ; HLH Across Speciality Collaboration, UK. COVID-19: consider cytokine storm syndromes and immunosuppression. Lancet. 2020 Mar 28;395(10229):1033-1034. doi: 10.1016/S0140-6736(20)30628-0. Epub 2020 Mar 16. PMID: 32192578 (659 citations)
  • Stephen A Lauer, Kyra H Grantz, Qifang Bi et al. The Incubation Period of Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) From Publicly Reported Confirmed Cases: Estimation and Application. Ann Intern Med. 2020 May 5;172(9):577-582. doi: 10.7326/M20-0504. Epub 2020 Mar 10. (658 citations).
  • Ensheng Dong, Hongru Du, Lauren Gardner. An Interactive Web-Based Dashboard to Track COVID-19 in Real Time. Lancet Infect Dis. 2020 May;20(5):533-534. doi: 10.1016/S1473-3099(20)30120-1. Epub 2020 Feb 19. (623 citations)
  • Jianjun Gao , Zhenxue Tian, Xu Yang. Breakthrough: Chloroquine Phosphate Has Shown Apparent Efficacy in Treatment of COVID-19 Associated Pneumonia in Clinical Studies. Biosci Trends. 2020 Mar 16;14(1):72-73. doi: 10.5582/bst.2020.01047. Epub 2020 Feb 19. (621 citations)

26 mai 2020

5 articles, dont 3 proviennent de collaborateurs

  • Le premier article vient de Dre Sarah Mousseau. 
    C’est la première étude de phase 1 d’un vaccin SARS-CoV-2 formé à base d’adénovirus et exprimant la “spike” protéine du SARS-CoV-2  qui vient d’une collaboration Chine-Canada. Trois doses (low, medium et high) pour cette étude de phase 1. Environ 80% des patients ont eu des effets secondaires systémiques (fièvre, malaise, douleur, etc.) et c’était pire dans le groupe high dose mais ok dans les deux autres groupes, pas de serious adverse event. Vaccin qui semble immunogénique/capable de faire générer des anticorps, mais des anticorps neutralisants dans juste 50% des patients, donc à suivre avec l’essai de phase 2. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31208-3/fulltext
  • Le deuxième article vient du Dre Evelyne D Trottier, une collaboratrice assidue.
    Il s’agit d’une méta-analyse évaluant les sensibilité et spécificité des tests de dépistage rapide (point-of-care) du SARS-CoV-2. Ces tests sont des tests rapide qui peuvent être fait par des personnes avec peu d’expérience et donner les résultats en quelques minutes ou heures. La revue systématique fut complétée jusqu’au 13 avril et a finalement inclus 10 études. Au total, 9 tests commerciaux furent évalué un ou plusieurs fois (total de 23 évaluations). La sensibilité des tests variait de 18 à 93% pour une moyenne à  64.8% (95%CI 54.5–74.0), tandis que la spécificité variait de 80 à 100% pour une moyenne à 98.0% (95%CI 95.8–99.0). Take-home message: Les tests rapides ne sont pas encore prêt pour être utilisés pour le dépistage. https://www.mdpi.com/2077-0383/9/5/1515/htm
  • Un article nous vient du Dr Matthieu Vincent.
    Il s’agit d’une étude sociologique visant à évaluer le risque d’infection en fonction de l’emploi occupé. Pour cela, le chercheur a utilisé la base de données “O*Net occupational tasks”. Cette dernière répertorie les activités et tâches reliées à chaque emploi aux USA. Elle compile aussi la proximité avec d’autres gens et le risque de rencontrer des maladies infectieuses. Après analyse de ces données, l’auteur conclut qu’au Canada, les femmes , les gens à faible revenus et les immigrés occupent les emplois les plus à risque de rencontrer la COVID tandis que les personnes de 55-65 ans sont moins à risque. https://osf.io/preprints/socarxiv/nrjd3/

Articles intéressants mais moins importants

25 mai 2020

2 articles

  • Des chercheurs ont tenté d’estimer le taux de décès (Case fatality rate (CFR)) pour les patients atteints de COVID au Canada et aux USA. Pour cela on ne peut seulement diviser le nombre morts par le nombre total de cas parce que les décès arrivent quelques jours après l’infection et que le nombre total de cas est une sous-estimation car on ne teste pas tout le monde. Au total, ils rapportent que le CFR est de 1,6% au Canada et 1,8% aux USA. Pour estimer cela, ils ont émis l’hypothèse que seulement 50% des cas de COVID sont rapporté. Take-home message: Les résultats obtenus sont tributaire de l’exactitude d’une assomption importante: seulement 50% des cas sont identifiés. On ne sait pas ce chiffre. Il est donc périlleux de faire des prédictions.https://www.cmaj.ca/content/cmaj/early/2020/05/22/cmaj.200711.full.pdf
  • Une étude fondamentale publiée le 7 mai m’a été suggérée par Dr Sergio Manzano. Dans cet article, les auteurs décrivent une série d’expériences visant à mesurer les CD4 et CD8 spécifiques à des protéines de SARS-CoV-2 chez des patients convalescents et des patients n’ayant jamais eu la COVID. Leur étude a démontré que les patients convalescents de la COVID avaient des CD8 (100%)et CD4 (70%) spécifiques aux protéines de la COVID. Fait intéressant, 40-60% des patients non-infectés avaient des CD4 avec une réactivité croisée avec le SARS-CoV-2. Take-home message: Il y a peut-être une légère réactivité croisée antre le SARS-CoV-2 et les autres coronavirus expliquant la faible dangerosité pour les enfants https://www.cell.com/cell/fulltext/S0092-8674(20)30610-3

23 mai 2020

7 articles

  • On l’attendait depuis 2 semaines, les résultats de l’étude sur le Remdesivir du NIH sont finalement disponibles. Il s’agit d’une étude randomisée contrôlée à l’aveugle menée dans 60 centres internationaux dont 45 aux USA. Les participants étaient des adultes admis pour pneumonie secondaire à la COVID. L’intervention était le Remdesivir pour 10 jours vs. un placebo. La variable d’intérêt primaire a changé après le recrutement de 75 patients à la suggestion des statisticiens qui n’avaient vu aucun résultats. C’est devenu le temps pour récupérer à l’aide d’une échelle ordinale de 8 niveaux. L’équipe du “data safety monitoring board (DSMB) a suggéré d’arrêter l’étude après l’analyse préliminaire parce qu’il y  avait une différence statistique en faveur du Remdesivir. Au total, 1063 patients furent randomisés mais en date de l’analyse intérimaire, 713 avaient complété leur suivi. Les 2 groupes étaient comparables pour les données démographiques et la sévérité initiale. Le groupe Remdesivir a eu une récupération plus rapide (médiane 11 jours vs. 15 jours; ) et un plus faible taux de décès à 14 jours (5,9% vs.10,4% non statistiquement significatif). Il n’y avait pas de différence d’effet selon que le traitement est pris dans les 10 premiers jours de la maladie ou après. Take-home message: Ce n’est pas un médicament miracle mais il semble y avoir un effet important sur la durée des symptômes et même la mortalité.  https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2007764?query=featured_home
  • Une étude menée en Chine a évalué la présence de SARS-CoV-2 par PCR naso-pharyngé et anal chez 60 patients qui étaient guéris de la COVIDet avaient eu leur 2 semaines de quarantaine. Au total, 10 (17%) patients ont eu un test positif (5 nasopharyngé et 6 anal). les auteurs conclut donc que même guéris, les patients atteint de COVID peuvent encore excréter le virus. Il ne s’agit pas d’une ré-infection. Take-home message: On ne sait pas si les PCR+ signifient que le patient est encore contagieux. Un patient avec PCR+ après avoir guéris est probablement une persistance du virus et non une ré-infection. https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766230
  • Une analyse d’un registre impliquant 671 hôpitaux internationaux a évalué l’impact de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine +/- l’azythromycine sur la survie des patients avec la COVID. C’est une autre étude rétrospective comptant 96 032 patients. Les patients ayant reçu le médicament plus de 48h après l’hospitalisation n’étaient pas inclus ni ceux ayant reçu le Remdesivir. L’analyse tenait compte de multiple facteur confondants. le taux de mortalité total fut de 11,1% et environ 15% de la population a pris HCQ ou CQ. En comparant au groupe contrôle et en ajustant pour les facteurs confondants, toutes les combinaisons impliquant CQ ou l’HCQ sont associées à un plus haut taux de décès avec des “hazard ratio” variant de 1,34 à 1, 45. Take-home message:  Étude rétrospective avec des biais possible mais l’échantillon est énorme. Encore une fois, impact négatif de la chloroquine et l’hydroxycholroquine pour les patients avec COVID.  https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31180-6/fulltext

Articles moins important selon moi

  • BMJ rapporte une cohorte de 20 133 patients admis au UK pour la COVID. Les chercheurs y rapportent un taux de mortalité de 26% mais34% des patients étaient toujours hospitalisés au moment de publier. les facteurs de risque identifiés sont les mêmes que d’habitude: âge, male, maladie chronique et obésité. https://www.bmj.com/content/369/bmj.m1985
  • Une étude impliquant 5279 patients avec COVID dans un hôpital de New York a identifier des facteurs de risque pour l’hospitalisation ou l’évolution critique (Soins intensifs, décès, ventilation). En résumé, il sont trouvé les facteurs de risque habituelshttps://www.bmj.com/content/369/bmj.m1966
  • Une étude me fut soumis par Dr Benoit Bailey (merci). Cette étude a répertorié les médecins décédé de la COVID en faisant une recherche sur Google. Il sont identifié 278 médecins mais il manquait des informations pour 108. Toutes les spécialités étaient touchées à divers niveaux mais les urgentologues et médecins de familles comptaient pour 42% des morts. le pays le plus touché fut l’Italie avec 43 décès. https://academic.oup.com/occmed/advance-article/doi/10.1093/occmed/kqaa088/5837392
  • Une revue systématique qui était passée sous mon radar me fut suggéré par Dr Pierre Hamel (merci). Il s’agit d’une revue systématique ayant évalué les articles publiés jusqu’au 30 mars au sujet des caractéristiques cliniques des enfants avec la COVID. Au total, 14 études furent inclues décrivant 2228 patients. En résumé, les enfants sont peu malades de la COVIDhttp://journals.sbmu.ac.ir/aaem/index.php/AAEM/article/view/634/802

22 mai 2020

8 articles

  • Le premier article s’attaque à la physiopathologie de la COVID en comparant les poumons lors d’autopsies de 7 patients morts de COVID, 7 patients morts d’influenza H1N1 et 10 patients morts de causes non-pulmonaires. En comparant ces 3 cohortes, les chercheurs ont identifié que les poumons avec COVID avaient 9 fois plus de microthrombies capillaires alvéolaires que les cas d’influenza. Les poumons avec COVID avaient beaucoup plus de lésions endothéliales et d’angiogénèse. Finalement, l’endothélium des poumons COVID était beaucoup plus endommagés et avaient beaucoup de virus intra-cellulaire. Take-home message: Ces patients décédés de COVID ont eu des atteintes importantes de leur micro-vascularisation pulmonaire entrainant des thromboses et une régénération vasculaire.https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2015432?query=featured_home
  • Le deuxième article décrit les résultats d’autopsie d’une série de 10 cas morts de COVID. En résumé, les auteurs ont identifiés d’importantes lésions alvéolaire pulmonaires chez tous les patients. Ils ont aussi noté des signes de myocardite légère et péricardite chez 4 et 2 patients. Les autres organes étaient généralement épargnés. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766557
  • Un article qui était passé sous mon radar fut apporté à mon attention par Dr Brett Burstein. Il s’agit d’une série de 8 enfants vus en 8 jours dans un centre tertiaire Anglais.Tous ces patients avaient de la fièvre, une douleur abdominal et des symptômes digestifs. On pensait initialement qu’ils avaient une appendicite +/- perforée. L’échographie montrait de l’inflammation au niveau de l’iléon terminal. Puisqu’ils étaient très malades (choc, pré-choc), les patients ne sont pas allé au bloc opératoire initialement et on a poussé les investigations. 6/8 ont eu PCR + au SARS-CoV-2 et aucun n’avait une appendicite finalement. Il s avaient une syndrome inflammatoire multisystémique. Take-home message: Attention à ces pseudo-appendicites dans le contexte de la pandémie. https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(20)30165-6/fulltext
  • Une étude a évalué le jugement clinique de médecins d’urgence à identifier le risque de COVID parmi des patients testés pour le SARS-CoV-2. Dans cette étude prospective, les chercheurs ont enrôlé 391 adultes consultant à l’urgence et pour lesquels 225 on testé positif pour le SARS-CoV-2. Pour chaque patient, le MD d’urgence devait rapporter les signes et symptômes, les résultats de radiographie et d’EDU et la probabilité de COVID (faible, modérée, élevée). Finalement, le jugement du médecin était bon car la probabilité de COVID passait de 19% lorsque le MD pensait que la probabilité était faible à 80% dans le cas de forte probabilité. La présence de lignes B à l’EDU était aussi un bon prédicteur lorsqu’utilisé. Take-home message: Le jugement des médecins d’urgence est le meilleur prédicteur de COVID. https://www.annemergmed.com/action/showPdf?pii=S0196-0644%2820%2930393-0
  • Une étude menée dans 2 hôpitaux des Pays-Bas a rapporté la prévalence de COVID chez les professionnels de la santé et le symptômes démontrés 2 semaine après le premier cas au pays. Parmi les 9705 professionnels, 1353 ont présenté des symptômes respiratoires avec ou sans fièvre. Parmi ces derniers, 6% ont eu un test + pour le SARS-CoV-2. La symptomatolgie était bénigne chez une majorité: 53 % des cas avaient de la fièvre, 86% avaient de la fièvre et/ou de la toux. Take-home message: La COVID est fréquente chez les professionnels de la santé et ils peuvent avoir des symptômes subtils.  https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766228
  • Une autre étude menée dans un hôpital chinois a évalué la prévalence de COVID chez leurs 9684 professionnels de la santé. De ce groupe, un échantillon aléatoire de 335 personnes asymptomatiques fut choisi pour estimer la proportion de porteurs asymptomatiques. Au total, 110 (1,1%) ont eu la COVID. Fait intéressant, la prévalence de COVID était plus élevée chez les professionnels travaillant dans les zones “froides” (1,4%) que ceux dans la zone “chaude” (0,5%). Seulement 1/335 patients fut atteint de COVID dans le groupe asymptomatique. Take-home message: Les gens dans les zones “chaudes” font probablement plus attention et sont moins infectés. Il ne faut jamais baisser sa garde contre la COVID.  https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766227
  • Un article suggéré par Dre Laurence Alix-Séguin (merci) qui fait une revue systématique sur le rôle joué par les enfants dans la transmission de COVID. Les auteurs ont identifié 47 articles potentiellement utiles. Leurs conclusions sont que les enfants sont rarement le vecteur d’infection dans les “cluster” familiaux.  Aussi, la charge virale est plus faible chez les enfants. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/apa.15371

Articles moins importants:

21 mai 2020

6 articles

  • Des chercheurs avaient recueilli des échantillons d’épithélium nasal de 304 personnes en 2015-18 pour rechercher des biomarqueurs associés à l’asthme. Ils ont eu l’idée en 2020 de mesurer l’expression des gènes des récepteurs de l’Enzyme de Conversion de l’Angiotensine 2 (ACE-2) en fonction de l’âge des participants dans leur cohorte. Les participants étaient âgés de 4 à 60 ans. Au total,  l’expression des gènes des ACE-2 est beaucoup plus bas chez le enfants et ceci augmente graduellement avec l’âge. Take-home message: Peut-être que les enfants sont moins atteints par la COVID parce qu’il sont moins de récepteurs ACE-2 dans leur nez. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766524
Nasal Gene Expression of ACE2 in Different Age Groups
  • Une étude expérimentale a démontré que de fines particules pouvant contenir le SARS-CoV-2 restaient dans l’air pendant 8-14 minutes après la parole. Ceci signifie que dans un endroit fermé, le SARS-CoV-2 est extrêmement contagieux. Take-home message: Peut-être un argument de plus pour le port du masque en public. https://www.pnas.org/content/early/2020/05/12/2006874117
  • Une étude en pre-print identifiée sur le twitter de @CaroQuach décrit l’impact de la réouverture des écoles, de la réouverture des entreprises et du déconfinement en Australie à l’aide de modèles mathématiques. En résumé, la transmission du virus se faisant surtout par les adultes, l’ouverture des écoles auraient peu d’impact sur la transmission.  https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.12.20099036v1

Quelques études moins importantes

20 mai 2020

5 articles

  • Une large étude de la base de données du groupe Kaiser en Californie a évalué l’incidence d’admission pour infarctus (STEMI et non-STEMI) pendant la pandémie de COVID. Cette base de données, inclue 21 hôpitaux et 255 cliniques pour 4,4 millions de personnes. Pour leur étude, les chercheurs ont comparé les admissions pour infarctus entre le 4 mars et 14 avril 2020 vs. 1 Jan et 3 mars 2020 et  vs. les mêmes périodes en 2019.Take-home message: Pendant la pandémie, les admissions pour infarctus ont baissées de 48%. Les causes de cette baisse restent à déterminer.   https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2015630?query=featured_home
  • Une étude de cohorte prospective menée à New York décrit l’évolution de 257 patients avec COVID sévère et défaillance respiratoire (besoin de ventilation assisté ou O2 à haut débit). 82% des patients avaient une co-morbidité et 46% étaient obèses (BMI de 30 et +). Le taux de décès fut de 39%. Les facteurs de risque de décès étaient l’âge avancé, les maladies chroniques pulmonaire ou cardiaque et des concentrations plasmatiques élevées d’IL-6 et D-Dimères.  https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31189-2/fulltext#seccestitle130
  • Des auteurs de Genève rapporte 3 cas d’adolescents ayant eu un état de choc dans un contexte de COVID. En résumé, les patients ont eu un choc qui ressemblait à un choc septique mais aucune bactérie ne fut identifiée. Ils avaient une défaillance multi-organes inflammatoire. https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(20)30164-4/fulltext
  • Des auteurs de Londres décrive le cas d’un ancien prématuré de 27 semaines de gestation qui aurait développé la COVID à 8 sem de vie. Le patients s’est présenté à l’urgence en état de choc et de défaillance respiratoire. Il fut réanimé avec des bolus liquidiens, de multiples antiseptiques et une intubation. Toutes les cultures du bilan septique complet furent négatives et un PCR fut positif pour le SARS-CoV-2. La radiographie pulmonaire a démontré une pneumonie d’allure virale. Take-home message: C’est le premier cas de COVID sévère chez un nourrisson. https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(20)30166-8/fulltext
  • Enfin une nouvelle positive concernant la possibilité de ré-infection au SARS-CoV-2. Je n’ai pas trouvé la publication originale mais les autorités Sud-Coréennes ont dévoilé hier que les 285 patients COVID + qui auraient eu une “réactivation ” de leur PCR après guérison n’avaient transmis l’infection. Il ne s’agit probablement pas de nouvelle infection. https://fortune.com/2020/05/19/coronavirus-twice-infectious-contagious/
  • (Petite clarification: les patients avaient eu la COVID et étaient guéris. Quelques semaines plus tard, il sont eu un nouveau PCR + pour le SARS. ON pensait que c’était une nouvelle infection mais il semble que ce soit une réactivation du test de l’ancienne infection et que les patients ne sont pas contagieux ou malades.)

19 mai 2020

4 articles

  • Un premier article qui était passé sous mon radar et me fut envoyé par Dre Evelyne Doyon Trottier. Il s’agit d’une méta-analyse visant à évaluer l’effet des stéroïdes pour les infections à COVID. En résumé, 8 études  (1 cohorte et 7 RCTs) montrent une baisse de mortalité avec les( HR: 0.41, 95% CI 0.20 – 0.83) stéroïdes pour  les patients avec ARDS. Deux petites études de observationnelles suggèrent une pire évolution pour les patients avec COVID sévère traités avec stéroïdes (HR: 2.3; 95CI: 1.00 – 5.29). L’analyse de 11 études suggère une huasse de l’a mortalité avec les stéroïdes pour l’influenza (1.70; 95%CI:1.31- 2.21). La combinaison de 7 études suggèrent que les stéroïdes améliorent la survie des cas de pneumonie sévère (HR: 0.43; 95%CI:0.26 to 0.73). Take-home message: les stéroïdes améliorent la survie en cas d’ARDS mais ne devraient pas être donné d’emblée dans les cas de COVID hospitalisés. https://www.cmaj.ca/content/early/2020/05/14/cmaj.200645
  • Une étude a évalué la présence d’anticorps au SARS-CoV-2 chez un échantillon aléatoire dans un compté de Los Angeles afin de connaitre l’incidence de la covid dans ce compté. 51% des 1952 personnes invitées ont été testées. De ce groupe, 4,3% ont eu un test positif. En extrapolant, ce chiffre, les auteurs suggèrent qu’il y a eu environ 367 000 cas de COVID dans le compté. Ceci est beaucoup plus élevé que le décompte officiel de 8430 cas au moment de l’étude.  https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766367

Articles moins importants:

18 mai 2020

3 articles

  • Le premier article m’a été proposé par Dre Olivia Weill. Je déroge à mes principes et vous présente un rapport qui n’est pas un article scientifique parce qu’il s’agit d’un excellent résumé de la situation Kawasaki/COVID présenté par le “CDC” européen. Ce document fut publié par le “European Centre for Disease Prevention and Control, Stockholm“. Ce groupe a identifié 322 cas d’enfants avec maladie de kawasaki atypique ou syndrome inflammatoire multi-systémique potentiellement liés à la COVID dans diverses publications internationales (articles scientifiques, rapport gouvernemental officiel, journaux, etc.). En résumé, la COVID est rare en pédiatrie et cette complication est encore plus rare. Ils rapportent la définition de l’Angleterre  pour ce syndrome inflammatoire (Fièvre persistante, marqueurs inflammatoires, défaillance d’un ou plusieurs organes, preuve d’infection à la COVID, pas d’autre explication). Un bon résumé.https://www.ecdc.europa.eu/sites/default/files/documents/covid-19-risk-assessment-paediatric-inflammatory-multisystem-syndrome-15-May-2020.pdf
  • Le deuxième article me vient de Esli Osmanlliu. Il s’agit du pre-print d’une méta-analyse évaluant la prévalence d’infection asymptomatique à la COVID. Pour cela, les auteurs ont fait une revue systématique pour identifier tous les articles évaluant la proportion de patients infectés au SARS-CoV-2 asymptomatiques. Les patients devaient avoir un suivi pour certain que ce n’étaient pas des cas  pré-symptomatiques. Cinq articles décrivant 9242 personnes testées et 413 patients positifs. De ce nombre, 65 (16%) étaient asymptomatiques. les proportions de patienst asymptomatiques variaient selon les études de 6% en Chine à 41% dans l’étude italienne. Take-Home message: Grande variabilité dans la proportion de patients asymptomatiques dans ces 5 études mais c’est entre 6 et 40%. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.10.20097543v1
  • Une étude en pre-print identifié via le compte twitter de @CaroQuach décrit les infections à coronavirus autre que le SARS-CoV-2 chez 10 adultes suivis pendant 11 à 28 ans. Ces 10 participants ont eu des sérologie à tous les 3 mois pendants toutes ces années afin de voir s’il s avaient des récidivent d’infection à l’une des 4 coronavirus. En résumé, les ré-infections revenaient à environ 33 mois. Take-home message: Le SARS-CoV-2 ne se comporte pas comme les autres virus mais cette étude suggère une protection d’un peu moins de 3 ans entre les infections à coronavirus. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.11.20086439v1

16 mai 2020

8 articles

  • Le premier article fut identifié par Joe Nemeth (merci aussi à Brett pour le relais). Il s’agit d’une série de 5 patients atteints de COVID sévère avec ARDS et D-dimères élevés qui ont été traités par Tissue Plasminogen Activator (tPA). Le premier patient était intubé et désaturait à 80% malgré toutes les techniques ventilatoires possibles. Les 4 autres avaient des besoins d’oxygène élevés sans être intubés. Un seul de ces 4 patients a dû être intubé (pendant qu’il recevait le tPA). Les 5 patients ont démontré une amélioration drastique de leur saturation suite à l’administration de tPA. Une patiente est décédée après avoir fait une pneumonie d’aspiration 24h après le tPA.  https://journals.lww.com/jtrauma/Abstract/9000/Early_Outcomes_with_Utilization_of_Tissue.97876.aspx
  • Une lettre dans le NEJM décrit comment une unité de soins intensifs pédiatrique a transformé sa vocation pour recevoir des patients adultes à Boston. En résumé, ils ont surmonté plusieurs obstacles administratifs tel que d’envoyer leurs patients pédiatriques vers un hôpital compétiteur. Ils ont gardé le même personnel médical et les ont formés pour prendre en charge des adultes tout en ayant accès à un consultant intensiviste adulte. Selon eux, le fait de garder le personnel a permis une meilleure transition dans les vocations de l’unité. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2014819?query=featured_home
  • Une étude italienne rapporte l’évolution de 15 patients étant sous ventilation non-invasive en position couchée sur le ventre pour une infection à la COVID. Tous les patients se sont améliorés pendant la position couché sur le ventre au niveau des besoins d’O2, du rythme respiratoire et de la saturation. Ceci s’est maintenu pour le rythme respiratoire mais les besoins d’O2 sont revenus après le retour en position couchée sur le dos. Take-home message: La position couchée sur le ventre peut aider à l’oxygénation des patients avec détresse respiratoire secondaire à la COVIDhttps://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766291
  • Un autre article du JAMA décrit une étude prospective pré-post menée en France. Les 24 participants étaient des patients admis pour COVID et pneumonie avec besoin d’oxygène. On offrait à ces patient d’être mis en décubitus ventral et on regardait l’effet de cette intervention sur les besoins d’O2. Des 24 participants 4 n’ont pas toléré la position ventrale, 5 l’ont toléré pour 1-3h et 15 l’ont toléré pour plus de 3h. Au total, 25% des participants ont démontré une amélioration de l’oxygénation artérielle. Take-home message: Effet modeste mais réel pour certains patients de la position en décubitus ventral pour l’oxygénation des patients avec COVID. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766292
  • Une étude a évalué l’impact du confinement en comparant les comptés de 2 états limitrophes (Iowa et Illinois) sur le taux de COVID. Alors que l’Illinois a décrété un confinement le 21 mars, son voisin l’Iowa n’a pas fait de confinement. Dans la semaine avant le confinement, les taux de COVID étaient semblables (2,4 vs. 2,6 nouveaux cas par million d’habitant). Après le confinement, il y a eu une différence de plus en plus importante avec plus de cas en Iowa (voir le graphique). Take-Home message: Étude de corrélation avec des défauts (entre autres, pauvreté et densité de population plus élevée en Iowa) mais ça semble démontré que le confinement a un effet. Sur les 716 cas dans les comptés en Iowa, on estime que 217 (30%) aurait pu être évité par le confinement. https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2766229

Quelques autres articles moins pertinents selon moi mais qui pourraient vous intéresser:

15 mai 2020

7 articles

  • Un essai clinique randomisé contrôlé ouvert (pas à l’aveugle)a évaluer l’impact de l’hydroxychloroquine sur la persistance du virus SARS-CoV-2 au jour 28 de traitement fut mené en Chine. Les participants étaient des adultes admis avec un PCR + pour la covid. L’intervention était de l’HCQ 1200 mg die pour 3 jours puis 800 mg die tandis que le groupe contrôle receait le traitement standard. La variable d’intérêt primaire à changé en cours d’étude elle est passé de la présence d’un PCR + au jour 10 à un PCR + au jour 28. 150 patients furent randomisés. Les données démographiques étaient semblables entre les 2 groupes avec un âge moyen de 46 ans et 80% avec une maladie modérée. Il n’y a pas eu d edifférence dans la persistence du virus entre les deux groupes. Take-home message: Est-ce encore éthique de gaspiller des ressources sur l’hydroxychloroquine ?  https://www.bmj.com/content/369/bmj.m1849
  • Des chercheurs ont rapporté la mortalité totale (toutes causes confondues) pour Nembro, une petite ville Italienne de 11 500 habitants au coeur de la pandémie de covid afin d’évaluer l’impact global de la covid. Pour ce village les taux de mortalité entre 2012 et 2019 étaient d’environ 10 morts/1000 habitants-année (variant de 1 à 21 par 1000 habitants-an). Au mois de mars 2020, ce taux est passé à 151/ 1000 habitants-année. Fait important, seulement 85 des 195 de décès de 2020 sont officiellement reliés à la covid dans le village. Take-home message: Le taux de mortalité à la covid est surement beaucoup plus élevé que celui rapporté par les autorités dans ce petit village.   https://www.bmj.com/content/369/bmj.m1835
  • Les urgences sont moins achalandées par les autres problèmes de santé depuis la covid. Certains croient que les gens consultent moins pour des problèmes graves comme les infarctus et les ACVs. Des chercheurs en Angleterre on évalué le nombre d’appel pour infarctus et pour ACV au cours des 27 derniers mois pour voir s’il y avait eu une baisse. Au total, la baisse que l’on voit dans les graphiques n’est pas statistiquement significative. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31031-X/fulltext
  • Une large étude rétrospective menée dans 25 cliniques en Chine a identifié les facteurs de risque d’infection à la COVID parmi les gens s’étant présenté à la clinique. L’étude n’inclut que 1004 patients à risque de covid selon le MD traitant sur les 53 617 patients ayant consulté la clinique. 188/1004 patient ont eu un PCR positif au SARS-CoV-2. les facteurs prédicteurs d’un test positif sont contact de covid (OR 4.2), fatigue (OR 1.6), Neutrophiles abaissés (2.4) lymphocytes abaissés (1.8), opacité pulmonaire en verre dépoli (OR: 2.0) et opacité pulmonaires aux 2 poumons (OR: 1.5). Take-home message: On ne sait rien des 52 000 patient non-inclus dans l’étude mais les facteurs de risques identifiés sont logiques.  https://www.thelancet.com/journals/landig/article/PIIS2589-7500(20)30109-6/fulltext
  • Les unités de dialyse sont des endroits à risque de propagation de la covid à cause de la promiscuité et de la fréquence des visites des patients. Des chercheur rapporte le cas d’une petite unité où un patient avait des symptômes de covid au Jour 0 et il a reçu sa dialyse en isolement. Tous les patients et le personnel médical furent suivi pour 21 jours. 2 professionnels de la santé ont eu des symptômes dans les 7 jours suivants mais ont eu un PCR négatif (par contre un de ceux-ci à eu une séroconversion à 21 jours). Au total, au jour 21, 11/25 (44%) professionnels) et 3/13 (23%) patients avaient des IgM/IgG pour le SARS-CoV-2. Take-home message: Haut taux de séroconversion asymptomatique dans cette unité de dialyse.   https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766215
  • Un sondage mené par nos collègues urgentologues pédiatres européens a évalué la préparation à la pandémie de diverses urgences pédiatrique membres du PERUKI et REPEAM. Sur les 102 urgences investiguées en mars, 32% n’avait pas de plan pour faire face à la pandémie, 36% n’avait jamais fait de simulation sur els mesures à prendre pour s’isoler et 6@ notait un manque de matériel. https://www.annemergmed.com/article/S0196-0644(20)30366-8/fulltext
  • J’avais dit que je n’en parlerais plus mais un autre article du BMJ aujourd’hui rapportent une étude observationnelle montrant que l’hydroxychloroquine est inefficace pour la COVID:https://www.bmj.com/content/369/bmj.m1844

14 mai 2020

6 articles

  • Un autre article rapporte une hausse drastique du nombre d’enfants avec un syndrome ressemblant à la maladie de Kawasaki chez les enfants pendant la pandémie. Des chercheurs ont évalué rétrospectivement tous les cas de maladie de Kawasaki d’une unité pédiatrique de Bergamo en Italie entre 2015 et avril 2020. Ils ont identifié 10 cas en 2 mois pendant la pandémie en comparaison à 19 cas de Kawasaki en 61 mois pendant la période contrôle (hausse d’un facteur 30!!!). Parmi les cas rapportés pendant la pandémie, deux avaient eu un PCR + pour le SARS-CoV-2 et 8/10 avaient un test sérologique (IgG ou IgM) positif. Les Kawasakis associés à la pandémie sont en moyenne plus vieux (7.5 vs 3 ans), ont plus souvent une atteinte cardiaque (60% vs. 10%), ont plus souvent un choc cardiogénique (50% vs. 0%) et un syndrome d’activation des macrophages (50% vs. 0%). Take-home message: La maladie de Kawasaki semble être une complication post-infectieuse rare de la COVID chez les enfants. La présentation est souvent atypique et chez des enfants plus âgés.   https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S014067362031103X?via%3Dihub
  • On a tous entendu parlé du tigre du Bronx infecté au SARS-CoV-2. Des chercheurs ont voulu voir si le virus pouvait se transmettre de chat à chat. Pour cela, ils ont inoculé le virus à 3 chats domestiques (jour 0). Les 3 chats n’ont eu aucun symptôme même s’ils excrétaient le virus pendant environ 5-6 jours. Les chercheurs ont mis un deuxième chat “sain” en contact avec chacun des trois chats au jour 1 pour voir si le deuxième chat attraperait le virus. Le PCR a détecté le SARS-CoV-2 chez 1 chat au jour deux et chez 3/3 au jour cinq. Take-Home message: On ne sait pas si les chats peuvent transmettre la covid aux humains, mais il semble qu’ils puissent être un vecteur asymptomatique du virus. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2013400?query=featured_home
  • Des chercheurs ont évalué si le statut vaccinal au BCG influence le risque d’infection au SARS-CoV-2. Pour cela, ils ont comparé 2 groupes en Israel: 1. les gens nés pendant 3 ans où le vaccin BCG était obligatoire (1979-1981) et 2. les gens nés pendant les 3 ans après qu’on eu cessé la vaccination universelle contre le BCG (1983-85). À l’aide du registre des tests de dépistage pour le SARS-CoV-2, les chercheurs ont comparé les taux de positivité au virus pour les 2 groupes. Au total, il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes pour les taux de positivité (121 cas / 100 000 vs. 100 cas / 100 000). Take-home message: Étude avec plein de biais potentiels mais pas d’argument en faveur d’un effet protecteur du BCG.https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766182
  • Une série de 178 enfants avec un cancer et ayant été testés pour la COVID rapporte une excellente évolution pour ces patients. De ceux-ci, 20 (11%) ont eu un test positif pour le SARS-CoV-2. Un seul patient avec la covid a dû être hospitalisé pour des soins et 3 admis pour fièvre et neutropénie. https://jamanetwork.com/journals/jamaoncology/fullarticle/2766112
  • Des chercheurs de New York ont rapporté une série de 28 greffés cardiaques ayant attrapé la covid. Le temps médian depuis la greffe était de 8,6 ans. 79% des patients furent hospitalisés et 25% sont décédé. https://jamanetwork.com/journals/jamacardiology/fullarticle/2766123
  • Des chercheurs allemands ont fait des autopsies chez 26 patients morts de COVID pour identifier le tropisme du SARS-CoV-2. En résumé, le virus se trouve dans les poumons mais aussi dans de multiples organes incluant les rein, coeur, foie et cerveau. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2011400?query=featured_home

13 mai 2020

7 articles

  • Une équipe chinoise a développé et validé un score clinique afin de prédire une mauvaise évolution (admission aux soins intensif, ventilation mécanique ou décès) chez les adultes admis pour covid. Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 575 hôpitaux chinois. 1590 patients furent inclus dans la dérivation et 710 pour la validation. De ces nombres, 131(8%) et 87 (12%) ont développé une mauvaise évolution. Les auteurs ont évalué 72 facteurs de risque et 10 furent inclus dans la règle. Avec 10 variables à retenir, les auteurs proposent un calculateur “on-line” pour calculer le risque de mauvaise évolution. L’évaluation de la capacité de la règle à identifier les gens qui auront une mauvaise évolution dans la cohorte de validation fut faites à l’aide de l’aire sous la courbe ROC. Celle-ci était excellente (0.88). Take-home message: Une règle fut dérivé et validé rétrospectivement afin d’identifier les patients à risque de mauvaise évolution suite à la covid. Une règle à 10 items est pas mal compliquée. Il faudrait valider cette règle prospectivement et la comparer au jugement clinique. https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2766086
  • Une série de cas décrivant une situation de “supertransmission” du SARS-CoV-2 fut rapporté par le CDC. En résumé, les chercheurs décrivent le cas d’une personne qui était porteuse de la covid et symptomatique qui a décidé d’assister à sa chorale pendant 2,5 heures le 10 mars. Sur 61 personnes ayant participé à la chorale, 33 ont eu un test positif pour la covid et 20 autres des symptômes compatibles pour un total de 87% de la chorale. Take-home message: La covid peut être très contagieuse dans un endroit fermé. https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/69/wr/mm6919e6.htm
  • Un rapport du CDC a étudié 2 bases de données américaines (Vaccines for Children Program via le Vaccine Tracking System ET le Vaccine Safety Datalink) afin d’évaluer les doses de vaccins demandés dans les programmes en jan-avril 2019 et 2020. Au total, on voit une baisse drastique des vaccins pour les enfants. https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/69/wr/mm6919e2.htm
  • Une étude par modélisation a tenté d’évaluer l’impact indirect de la covid sur la mortalité infantile et des mères dans les pays à faible revenu. Pour cela, ils estiment que la covid entrainera une baisse des services de santé de base de 0 à 25% et une augmentation des enfants avec retard pondéral (hausse de 10% à 50%). Les modélisations concluent que les taux de mortatlité augmenteront de 8% à 34 % représentant de 2000 à 9000 mères et 42 000 à 172 000 enfants. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2214109X20302291?via%3Dihub
  • Une série de 3 cas d’enfant de moins de 2 mois (28, 43 et 46 jours) admis pour fièvre qui se sont avéré avoir la covid. Les 3 avaient de la fièvre et aucun n’avait de toux. Ils ont tous très bien évolué et furnent congédiés en quelques jours.  https://pediatrics.aappublications.org/content/pediatrics/early/2020/05/11/peds.2020-1056.full.pdf
  • Toutes les spécialité tentent de démontrer les effets de la covid sur leur système. Ainsi, un groupe de gastro-entérologues a mené une revue systématique afin d’identifier les effets de la covid sur le système digestif.Au total, 35 études et 6686 patients furent investigués. En résumé, 15% des patients avec covid ont des symptômes digestifs et 19% ont une élévation des enzymes hépatiques.  https://www.thelancet.com/journals/langas/article/PIIS2468-1253(20)30126-6/fulltext
  • Une équipe d’ophtalmologie du Brésil a rapporté des lésions de la rétine chez 11/11 patients atteint de covid. Ces lésions ont été détecté avec une tomographie optique. Il n’y avait pas d’impact clinique. Pas de groupe contrôle. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31014-X/fulltext

12 mai 2020

3 articles

  • Le premier article me vient de Brett Burstein (merci). C’est une étude rétrospective menée dans 46 Unités des Soins Intensifs Pédiatriques (USIP) en Amérique du Nord. Au total, 48 enfants furent admis à l’USIP entre le 15 mars et le 3 avril avec un diagnostic de covid. De ce nombre, 83% avaient une pathologie sous-jacente importante (dont 19 dépendants de la technologie comme une trachéostomie). L’age médian était de 13 ans et seulement 8% avaient moins de un an. Deux (4%) patients sont décédés et 15 (31%) étaient toujours hospitalisés au moment d’écrire (dont 3 toujours intubés et 1 sous ECMO). Take-home message: Les 2 morts étaient des enfants déjà très malade de façon chronique. Les enfants vont rarement aux soins intensifs pour la covid .https://jamanetwork.com/journals/jamapediatrics/fullarticle/2766037?guestAccessKey=e893e729-c708-4b6a-82f5-751c1d55179c&utm_source=For_The_Media&utm_medium=referral&utm_campaign=ftm_links&utm_content=tfl&utm_term=051120
  • Une autre étude rétrospective évalue l’impact de l’hydroxychloroquine +/- Azythromycine sur la survie de 1438 patients (dont 24 enfants) hospitalisés à New-York pour la covid. Il s’agit d’un échantillon aléatoire de patients ayant visité l’un des 45 hôpitaux participants du 15 au 28 mars. Parmi les participants, 51% ont reçu HCQ + AZT, 19% HCQ seulement, 15% AZT seulement et 15% aucun des deux médicaments. Les patients ayant reçu des traitements étaient plus malades à l’admission. Évidement, les analyses non-ajustées ont montré un taux de décès plus élevé pour les patients ayant reçu de l’HCQ (c’est patient étaient plus malades au début du traitement!). Par contre, l’analyse multivariée incluant les facteurs démographiques et de sévérité n’ont pas montré d’impact des médicaments sur la survie. Take-home message: C’est la dernière fois que je vous parle d’une étude rétrospective sur l’impact de l’HCQ. Elles ont de graves biais d’indication (ce sont les patients les plus malades qui reçoivent le médicament). L’HCQ n’est pas efficace à moins que DES essais cliniques randomisés ne prouvent le contraire. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766117
  • Une autre étude provenant de la revue quotidienne du Dr Adnet: Une équipe du Texas, a immunisé des Lamas avec le SRAS et le MERS afin de produire des anticorps. Par la suite, ils ont isolés ces anticorps afin de les caractériser et de pouvoir en produire. Ces anticorps ont démontré une affinité croisée pour le SARS-CoV-2 dans des tests in-vitro. Take-Home message: Les anticorps de Lama seraient compatible pour injection aux humains. On est encore loin d’un traitement prouvé efficace en clinique. https://www.cell.com/cell/fulltext/S0092-8674(20)30494-3#%20

11 mai 2020

5 articles

  • Une petite étude rétrospective a évalué l’impact de l’ajout d’un antagoniste du récepteur de l’interleukine 1 (anakinra) à haute dose au “traitement usuel” (chloroquine + lopinavir/ritonavir) chez des patients sous ventilation non-invasive et syndrome hyperinflamatoire avec la covid. 29 adultes ayant reçu l’Anakinra du 17 au 27 mars ont été comparé à 16 adultes traités du 10 au 17 mars avec le traitement usuel. De plus, les auteurs ont exclus des analyses 7 patients ayant reçu l’anakinra à faible dose. Les 2 groupes étaient semblables au jour 0 sauf que le groupe au Tx usuel était un peu plus vieux (70 vs. 62 ans). L’utilisation de l’Anakinra fut associée à une meilleure amélioration des fonctions respiratoires et a un meilleur taux de survie (90% vs. 56%). Take-home message: Étude rétrospective avec tous les risques de biais que cela engendre. Par contre, il y a peut-être une place pour le traitement anti-inflammatoire chez les patients très malades de la covid. Il faut un essai clinique. https://www.thelancet.com/journals/lanrhe/article/PIIS2665-9913(20)30127-2/fulltext
  • Une méta-analyse a évalué l’efficacité et la sécurité des stéroïdes dans les infection à SARS-CoV-2, SARS-CoV, et MERS-CoV. Les auteurs ont identifié, 10 cohortes et 1 essai clinique randomisé. 2 études ont comparé l’excrétion du virus et c’est allongé avec les stéroïdes (différence 3,8J). Huit études ont évalué le risque de décès et il n’y a pas de différence chez les patients atteint de maladie sévère (3 études; RR: 0.97) et les autres (5 études; RR 1,30). La durée d’hospitalisation était allongée de 9,6 jours pour les patients ayant reçu des stéroïdes Take-Home message: Méta-analyse qui se base principalement sur des études de cohorte. Ceci engendre de fort risques de biais. Les corticostéroïdes ne sont pas indiqués d’emblée dans les coronavirus. (Merci @fredericAdnet)https://www.nature.com/articles/s41375-020-0848-3
  • Un pre-print (étude non-publiée)d’une étude où les chercheurs ont mesuré la séroprévalence d’IgG anti-SARS-CoV-2 chez un échantillon représentatif du canton de Genève. Le recrutement a eu lie pendant 3 semaines consécutives à partir du 6 avril.  Le taux de participation de 31% a permis de recruter 1335 participants âgés de plus de 5 ans.  les taux de séroprévalence sont passés de 3, 1% à 6,1% à 9,7% à la troisième semaine. La séroprévalence des enfants (6,0%) était semblable à celle des adultes de 20-50 ans (8,5%). Tandis que celle des gens plus âgés était plus basse (3,7%). Take-home message: Il peut y avoir un biais de sélection avec le recrutement de seulement 31% des gens invités. Par contre, ça montre qu’environ 10% de la population de Genève est probablement immunisée contre la covid après 3 semaines.  https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.02.20088898v1.full.pdf
  • Les patients qui se présentent pour des symptômes suspects de covid ne l’ont pas tous et il faut souvent plus de 24h avant de connaître leur statut. Des chercheurs de New-York ont mené une étude de cohorte rétrospective pour identifier les facteur prédicteurs d’admission aux soins intensifs ou de ventilation invasive parmi les patients testés pour covid. 4407 patients furent évalué avec un taux de positivité pour la covid de 57%. En résumé, les 2 facteurs prédicteurs de décès/admission aux SI ou ventilation invasive sont le besoin d’oxygène et la présence de SARS-CoV-2. https://www.annemergmed.com/article/S0196-0644(20)30353-X/fulltext
  • Finalement, je ne rapporte habituellement pas les éditoriaux ou revue (viewpoint) mais on m’a suggéré cette figure qui vient d’une revue de littérature décrivant l’interprétation des tests de dépistage de la covid. Ça décrit quand seront positif les PCRs et tests sérologiques pour le SARS-CoV-2.  https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2765837

09 mai 2020

3 articles

  • Je vous ai parlé le 6 mai de l’étude prospective menée par les dermatologues espagnol pour classer les lésions dermatologiques de 375 patients avec la Covid. Dr Benoit Bailey m’a informé que je n’avais pas mis le lien pour l’atlas produit par ce groupe. Voici donc le lien pour avoir accès à une banque de photos incroyable de lésion dermatologiques présentes dans la covid. Merci Benoit https://onlinelibrary.wiley.com/action/downloadSupplement?doi=10.1111%2Fbjd.19163&file=bjd19163-sup-0001-SupinfoS1.pdf
  • Voici une étude dont vous entendrez parler: Un essai clinique randomisé ouvert où on a comparé un cocktail de traitement (interferon beta-1b, lopinavir–ritonavir, et ribavirin) vs. seulement lopinavir–ritonavir chez des adultes admis pour covid. À Hong Kong, tous les patients atteints de covid étaient admis. Il s’agit donc de patients moins malades. La variable d’intérêt primaire était le délais pour obtenir un PCR négatif pour le SARS-CoV-2. 127 patients furent recrutés (86 interventions et 41 contrôles). Les données démographiques et cliniques des 2 groupes étaient semblables. En général, les patients étaient peu malades. Le groupe intervention a démontré un plus court délais pour négativer son PCR (7 J vs. 12 J), un délais plus court pour avoir un score de sévérité à 0  ( 4J vs 8J) et une durée d’hospitalisation plus courte (9 J vs 14J). Par contre, les patients étant peu malades, il n’y a pas eu de différence dans les ventilation (3% vs 5%), besoin d’oxygène (12% vs 14%) ou décès (aucun). Take-Home message: Trois médicaments au potentiel individuel modeste pourraient avoir un effet bénéfique sur les symptômes des patients avec Covid lorsque donné ensemble en début d’infection. La triple thérapie était encore meilleure si on la donnait dans les 7 premier jours de symptôme.
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31042-4/fulltext
  • Finalement, une étude de CMAJ a évalué l’effet de la température, l’humidité et les mesures de restriction sur la transmission de la covid. Pour cela, ils ont fait une étude prospective incluant 144 régions du monde (états américains, provinces canadiennes, pays européen, etc.). Ils ont mesuré les données relatives à la latitude (température, humidité, etc.) et aux mesures de distanciation (école, etc.) présente du 7 au 13 mars. La variable d’intérêt était la vitesse de croissance du nombre de covid entre le 20 et le 27 mars. Toutes ces données étaient disponibles publiquement. Au final, les interventions sociales réduisent la vitesse de propagation de la covid tandis que la température, la latitude et l’humidité n’ont pas d’effet.    https://www.cmaj.ca/content/early/2020/05/08/cmaj.200920

08 mai 2020

5 articles

  • Une large étude observationelle menée dans un hôpital de New-York a évalué l’impact de l’hydroxychloroquine sur le risque d’intubation ou de décès chez 1376 adultes admis pour covid. Dans cet hôpital, l’utilisation d’HCQ était suggérée pour les patients avec covid sévère mais laissé à la discrétion du MD traitant. Les patients décédés ou intubés dans les premières 24h furent exclus. Pour pallier à l’absence de randomisation, les chercheurs ont utilisé une analyse multi-variées qui tenaient compte de plusieurs facteurs de risque. Au total, 59% des patients ont reçu de l’HCQ (la majorité de ceux-ci dans les première 48h). Les patients avec HCQ, étaient un peu plus vieux et plus malades. Au total, 346 (25%) patients furent intubés ou sont morts. Dans l’analyse primaire, ceci était plus élevé dans le groupe ayant reçu l’HCQ (ratio:  2.37; 95% CI, 1.84 to 3.02) mais une fois ajusté pour les variables confondantes, il n’y avait pas de différence (ratio: .04; 95% CI, 0.82 to 1.32). Take-home message: Une autre étude qui suggère que l’HCQ ne fonctionne pas.  
    https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2012410?query=featured_home
  • Une étude observationnelle à Londres a mesuré la prévalence de PCR + pour le SARS-CoV-2 parmi 400 professionnels de la santé asymptomatique. Les tests ont commencé le 23 mars, jour du début de confinement en Angleterre. Les chercheurs ont démontré un taux d’infection de 7% la première semaine et ceci a baissé progressivement jusqu’à 1% à la semaine 5. Par mi les 44 participants ayant été testé positif, seulement 27% ont développé des symptômes. Même si le taux d’infection dans la ville a monté aux semaines 2 et 3 d’étude, les professionnels n’ont pas vu leur taux monter. Take-home message: Cette étude montre que les professionnels de la santé peuvent être porteur asymptomatique et suggère qu’ils acquièrent souvent l’infection dans la communauté. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31100-4/fulltext
  • Des MDs en Belgique décrivent le cas d’un enfant prématuré de 26 semaines qui a testé positif pour le SARS-CoV-2 au jour 7 de vie alors que l’on venait d’apprendre que la mère avait la covid. Le bébé a très bien évolué et il semble que la morbidité soit engendrée par la prématurité et non la covid. Take-home message: Ce n’est qu’au jour 6 que l’on a suspecté la mère d’être atteinte de covid même si a postériori, elle avait de la toux depuis l’accouchement. Cette unité de néonatalogie à frôlé la catastrophe de l’infection de toute l’unité. https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(20)30140-1/fulltext
  • Un pre-print d’une cohorte rétrospective de 17 millions d’adultes en Angleterre a évalué les facteurs de risque de mourrir de la covid. Pour cela, ils ont étudié la base de données électroniques des données médicales des patients entre le 1 février et le 25 avril. Il y a eu 5683 décès par covid dans cette cohorte. Les facteurs de risque ajustés sont: sexe male (Ratio 1.99; 95%CI 1.88-2.10), l’âge (à partir de 40 ans, le risque triple à chaque décennie), le niveau socio-économique, l’obésité, l’ethnie (les gens d’origine africaine et asiatique sont 1.7 fois plus à risque que les blancs) et plein de maladies chroniques. Fait surprenant, le tabagisme actif était un peu protecteur (ratio 0.88; 95%CI:0.79-0.99). Take-home message: La population étudiée n’était seulement ceux qui avaient la covid mais tous les gens de la population générale. Le risque de décès est relatif à la prévalence de la maladie dans un groupe et à la mortalité une fois que l’on a cette maladie. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.06.20092999v1.full.pdf
  • Une petite étude rétrospective menée dans 5 hôpitaux de Rochester a noté que 24% de 102 patients consécutif avec la covid avaient initialement consulté pour syncope ou pré-syncope. C’est souvent lors de l’examen ou du questionnaire qu’on notait la fièvre et la toux. Take-home message: Il faut penser à la covid chez les patients avec syncope/ pré-syncope. https://www.annemergmed.com/article/S0196-0644(20)30304-8/pdf

07 mai 2020

6 articles

  • Vous en aviez entendu parlé, voici une première série de cas de patients avec des symptômes semblables à la maladie de kawasaki/ choc toxique. Une unité de soins intensifs pédiatriques de Londres a vu 8 cas semblables en 10 jours (ce qui est exceptionnel pour cette unité). Tous les patients ont développé un choc cardiogénique et 7/8 ont nécessité une ventilation sans avoir de problème respiratoire.  Parmi les 8 patients, seulement 2 ont eu un PCR + pour le SARS-CoV-2 et 2 autres avaient un contact étroit. Malgré tout, considérant le nombre de cas élevé et la pandémie, les auteurs suggèrent un lien avec la covid. Take-home message: Plusieurs enfants on présenté un état de choc toxique/Kawasaki atypique dans le contexte de pandémie de covid. Pourrait-il s’agir d’une complication post-infectieuse de covid?
    https://marlin-prod.literatumonline.com/pb-assets/Lancet/pdfs/S0140673620310941.pdf
  • Des MDs allemands ont remarqué des anomalies urinaires en début d’hospitalisation chez des adultes atteints de covid. Ils postulent que les patients avec évolution grave de covid pourraient ont aussi une hypoalbuminémie et une baisse d’antithrombine III. Il sont donc développé un algorithme de détection de patients à risque d’admission aux soins intensifs à partir d’une analyse d’urine à l’admission. Ils sont maintenant en phase de validation de leur algorithme. 
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31041-2/fulltext
  • Un article intéressant pour les administrateurs d’urgence. L’équipe d’urgence d’un hôpital de Taiwan a augmenté sa capacité pour les patients nécessitant une isolation de 10 places à 25 places en installant des tentes dans le stationnement de l’urgence. Il sont aussi fait plusieurs modifications pour accélérer la prise en charge des patients moins malades à l’aide de protocoles.  
    https://www.annemergmed.com/article/S0196-0644(20)30343-7/pdf.
  • Je n’ai pas l’habitude de rapporter les éditoriaux et points de vue mais 2 publications du JAMA et 1 du Lancet discute de la nouvelle idée de créer un passeport d’immunité à la covid. En résumé, il s’agirait d’un document qui atteste que vous êtes immun à la covid (après l’avoir attrapé et en être guérit ou suite à une sérologie montrant que vous êtes immuns). Les gens certifiés immuns, auraient des privilèges: pouvoir travailler, pas besoin de distanciation (pour voir des gens, aller au cinema, etc.). Les auteurs discutes des défis éthiques associés au passeport d’immunité. Intéressant à lire.   
    https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2765835
    https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2765836
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31034-5/fulltext
  • Des chercheurs des pays bas ont réussi à produire des anticorps monoclonaux qui neutralisent le SARS-CoV-2. Il s’agit de recherche fondamentale. Les anticorps furent produit en laboratoire à l’aide de souris transgéniques. Par la suite, les chercheurs ont démontré que les anticorps étaient capables de bloquer la reproduction du virus dans des cultures cellulaires. Take-home message: On est encore très loin d’un essai clinique montrant un bénéfice mais il est possible de croire que le traitement avec des anticorps spécifiques produits en laboratoire pourrait neutraliser le virus chez l’humain (merci F Adnet). 
    https://www.nature.com/articles/s41467-020-16256-y
  • Une publication rapporte une série de 5 adultes ayant développé une défaillance cardiaque droite probablement secondaire à des embolies pulmonaires dans le contexte de covid. Les patients étaient âgés de 43 à 76 ans et avaient tous des facteurs de risque importants de mauvais prognostic avec la covid (Obésité, HTA, diabète, etc.). Ils étaient tous sous héparine au moment de la défaillance. Quatre sont morts. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2010459?query=featured_home

06 mai 2020

7 articles

  • Le premier article me vient de Dre Evelyne D Trottier (2 en 2 jours merci!).
    https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/bjd.19163
    Il s’agit d’une étude prospective menée en Espagne afin de classifier les lésions cutanées associées à la covid. Pour cela, les chercheurs ont demandé aux dermatologues d’Espagne de répertorier tous les cas de lésions dermatologiques qu’ils voyaient chez des patients avec la covid pendant une période de 2 semaines. Les dermatologues devaient prendre des photos et les envoyer aux chercheurs. Les photos furent toutes évaluées par 4 dermatologues afin de créer une classification. Un total de 375 patients furent inclus. Les dermatologues ont décrit 5 types d’éruptions:
    1) Lésions des extrémités qui peuvent ressembler à des engelures, purpuriques ou vésicules (19%)
    2) Lésions vésiculaires autres. Souvent toutes de la même taille.(9%)
    3) Urticaire (19%)     
    4) Autres maculo-papules (47%)
    5) Livedo ou necrose (6%)
  • Le second article me fut fourni par Dr Jean-Bernard Girodias (merci beaucoup). Il s’agit d’un rapport de cas décrivant 2 nourrissons âgés de 25 et 56 jours ayant été évalués à l’urgence pour de la fièvre sans autre foyer. Ils n’avaient pas de symptôme respiratoire ou gastro-intestinaux et un examen physique normal. Au bilan, les 2 enfants ont eu un bilan extensif normal sauf pour un PCR positifs pour le SARS-CoV-2. Take-home message: Il faut penser à la covid chez le nourrisson fébriel. https://academic.oup.com/cid/advance-article/doi/10.1093/cid/ciaa452/5821305
  • Une étude rétrospective chinoise décrit les caractéristiques et l’évolution de 74 enfants admis pour covid. En résumé, 27% étaient asymptomatique, 32% avait des symptômes respiratoire légers et 39% une pneumonie. Encore une fois, très bonne évolution pour les patients pédiatrique avec 1 seule pneumonie sévère. Point important, 95% des participants ont acquis l’infection de l’un de leur parent. Take-home message: Les enfants attrape la covid de leur parent et non l’inverse.  https://pediatrics.aappublications.org/content/early/2020/05/04/peds.2020-0961
  • Une étude en pre-print évalue la délicate question de la “ré-infection”. Cette étude fut mené au Brunei Darussalam (état que je ne connaissais pas près de l’Indonésie!). Dans cet état, 106 patients furent hospitalisés pour la covid avec un PCR + et ils n’ont eu congé qu’une fois que le test devenait négatif à 2 reprises. Les patients ont été suivi 11 à 18 jours suite à leur congé avec des PCR successifs. Les auteurs rapportent que 19% ont eu un test positif. Le seul facteur prédicteur était d’être âgé de plus de 53 ans. Après étude épidémiologique, il ne s’agit pas de ré-infection mais il semble plutôt s’agir d’une réactivation du virus. Take-home message:Même après 3 tests négatifs, il peut y avoir réactivation du virus. ON ne sais pas la contagiosité de ces réactivations. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.30.20086082v1.full.pdf+html
  • Après les études de la semaine passée du NEJM montrant que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine et les bloqueurs de récepteur de l’angiotensine ne sont pas reliés aux complications de la covid, nouvelle étude montre qu’ils ne sont pas des facteurs de risque de l’attraper. https://jamanetwork.com/journals/jamacardiology/fullarticle/2765695
  • Une équipe italienne rapporte 2 cas de patients jeunes (37 et 53 ans) sans ATCD, qui ont eu une thrombose artérielle importante (aortoilliaque et humérale) dans le contexte de la covid. Les 2 patients n’avaient pas d’athérosclérose et aucune autre explication pour leur thrombose. Les 2 patients étaient sous héparine à a poids moléculaire au moment de la thrombose. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31051-5/fulltext
  • Parallèlement, un équipe allemande rapporte le cas d’un homme de 83 ans avec une importante thrombose aortique qui fut testé + pour la covid. Coincidence ou le SARS-CoV-2 est en cause ?https://www.annemergmed.com/article/S0196-0644(20)30339-5/fulltext

05 mai 2020

4 articles

  • Le premier article est une revue systématique évaluant l’Hydroxychloroquine ou la chloroquine pour la covid. Un total de 7 essais cliniques furent identifiés en date du 26 avril 2020. Parmi celles-ci, 5 rapportent un bénéfice de l’HCQ ou la CQ et 2 n’en montrent pas.Toutes ces études ont d’énormes défauts (ps de groupe contrôle, pas de randomisation, trop petit échantillon, etc.). En résumé, plus la méthodologie est solide, moins les auteurs ont tendance à trouver un bénéfice de l’intervention. Take-home message: L’HCQ ne sera pas le médicament miracle.    https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/acem.14005.
  • Un article fut suggéré par Dre Evelyne D Trottier (MERCI). Il s’agit d’une revue systématique évaluant l’effet du plasma convalescent sur les variables cliniques pour les patients atteint de la covid. Pour cela, les auteurs ont analysés les articles publiés jusqu’au 19 avril 2020. Ils ont identifié 5 études (aucun essai clinique) décrivant un total de 27 patients. Malheureusement, il s’agissait d’étude sans groupe contrôle. 21/27 sont allé aux soins intensifs, 14 furent intubés et 7 ont eu de l’ECMO. TOUS les patients auraient survécus. Take-Home message: Je suis un grand amateur de la thérapie par plasma convalescent et je crois que ce sera la meilleure thérapie. Malheureusement, il n’y aucune étude avec groupe contrôle publiée pour le moment. Il y en a plusieurs en cours (18 qui recrutent et 30 en développement selon clinicaltrials.gov).   https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/jmv.25961.
  • Un autre article sur le plasma convalescent fut publié le 29 avril (Merci Dr Adnet). Les auteurs décrivent 6 patients avec covid sévère admis aux soins intensifs et ayant reçu du plasma convalescent en moyenne 21 J après la détection de SARS-CoV-2. On compare leur évolution à 15 patients dans les mêmes conditions mais n’ayant pas pu recevoir de plasma (rupture de stock). Au total, les taux de mortalité furent très élevés dans les 2 groupes: 5/6 vs. 14/15. Par contre, tous les patients du groupe plasma ont eu une disparition de leur charge virale vs. 3/14 dans le groupe contrôle. Take-home message: Petite étude avec un groupe contrôle qui ne montre pas de bénéfice du plasma convalescent sur la survie de patients très malades de la covid. La baisse drastique de la charge virale, suggère qu’il  y aurait peut-être un bénéfice à le donner plus tôt dans la maladie. https://academic.oup.com/jid/advance-article/doi/10.1093/infdis/jiaa228/5826985.
  • Finalement, la dernière publication m’a été suggérée directement par un des co-auteurs (merci Dr Alain Weill).
    https://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/Usage-des-medicaments-en-ville-durant-l-epidemie-de-Covid-19-point-de-situation-apres-cinq-semaines-de-confinement-Point-d-information. Il s’agit d’une large étude évaluant les données nationale de remboursement de médicament par les français. Au total, 466 million de prescriptions furent analysées afin de produire un rapport de 228 pages (que je n’ai pas lues ?). Cette étude identifie plusieurs phénomènes intéressants: 
    1. Au début, il y a eu un phénomène de “stockage” de médicaments par les patients atteints de maladie chronique mais ceci est revenu à la normale.  
    2. Les médicaments nécessitant une visite médicale sont en forte baisse. Entre autres, baisse des vaccins de 35 à 71% et baisse des antibiotiques de 37%.
    3. Il y a eu un pic de prescription d’hydroxychloroquine et azythromycine les 27 février et 8 mars et une baisse de la prescription d’AINS. Ceci démontre bien l’impact des réseaux sociaux et des médias sur la consommation de médicaments. 

04 mai 2020

5 articles

  • Le premier article m’a été proposé par Dre Renée Blondin (MERCI). Il s’agit d’un pre-print d’une étude de cohorte rétrospective menée en fin mars en France après d’enfants d’une école secondaire où il y avait eu des cas de COVID le 2 février. Les étudiants et leur famille ont été invité à avoir une sérologie pour voir la présence de SARS-CoV-2. 326 (37%) étudiants et personnel de l’école et 345 membres des familles ont accepté de participer à l’étude. Au total, 171 (26%) participants ont eu une sérologie positive. De ce nombre, 17% n’ont eu aucun symptôme et 9 furent hospitalisés. Les taux d’infection étaient plus élevés chez les étudiants et personnels (40%) vs leur famille (11%).Take-Home message: Cette étude suggère que le taux de transmission des enfants vers leur parents est limité.  https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.18.20071134v1
  • Le deuxième article m’est soumis par Matthieu Vincent (Merci). C’est un pre-print d’une étude ayant mesuré la charge virale par PCR d’échantillon pour le SARS-CoV-2 en fonction de l’âge du patient. Ils ont divisé les patients selon leur âge par décennie (1-10, 11-20, etc) ou par groupe (pré-scolaire, primaire, secondaire, université, adulte, âgé de plus de 65 ans). Au total, ils n’ont pas trouvé de différence dans la charge virale.Take-Home message: Étude avec plusieurs limite parce que la charge virale dépend de plusieurs facteurs. Par exemple, la charge est plus élevée au début de la maladie qu’après quelques jours. Aussi, charge virale n’est pas égal à la contagiosité.   https://zoonosen.charite.de/fileadmin/user_upload/microsites/m_cc05/virologie-ccm/dateien_upload/Weitere_Dateien/analysis-of-SARS-CoV-2-viral-load-by-patient-age.pdf.
  • La revue Pediatrics rapporte 2 rapports de cas. Le premier décrit un enfant de 3 jours de vie avec un PCR + pour la covid. 48 heures plus tard, il a développé une hypoxie à 88% à l’air ambiant et a du recevoir de l’oxygène pour 2 jours. Il ne semblait pas démontrer de dyspnée ou autre problème. Il a bien évolué sans autres complications.  https://pediatrics.aappublications.org/content/early/2020/04/30/peds.2020-1121
  • L’autre cas est une fille de 12 ans hospitalisée pour covid sévère avec détresse respiratoire et thrombocytopnine importante (moins de 10/L). La patiente a été intubée, ventilée avec NO, a reçu des IVIG pour la thrombocytopénie, de l’azythromycine, de l’hydroxychloroquine, des anticorps anti-IL6 et du remdesivir. En résumé, les plaquettes sont remontées rapidement après le Tx avec IVIG. La condition inflammatoire a été plus difficile à traiter comme ne témoigne tous les médicaments reçus.  https://pediatrics.aappublications.org/content/early/2020/04/30/peds.2020-1437
  • Un autre article du Pediatrics décrit les grandes lignes des modifications engendrées par la covid pour l’APLS et l’ANLS. On dit de protéger les professionnels de la santé (limiter le nombre d’intervenant, porter l’Équipement de protection, etc.), diminuer les risques d’aérosolisation (vidéolaryngoscope, avoir la personne la plus habilité pour intuber, etc.) s’assurer de la volonté de faire une réanimation. https://pediatrics.aappublications.org/content/pediatrics/early/2020/04/13/peds.2020-1405.full.pdf.
  • Un autre article du pediatrics décrit les grandes lignes des modifications engendrées par la covid pour l’APLS et l’ANLS. On dit de protéger les professionnels de la santé (limiter le nombre d’intervenant, porter l’Équipement de protection, etc.), diminuer les risques d’aérosolisation (vidéolaryngoscope, avoir la personne la plus habilité pour intuber, etc.) s’assurer de la volonté de faire une réanimation. https://pediatrics.aappublications.org/content/pediatrics/early/2020/04/13/peds.2020-1405.full.pdf
    Voici un résumé des recommandations:

03 mai 2020

1 article

  • Une étude de cohorte rétrospective menée à Boston a évalué les QTc parmi 90 patients ayant reçu au moins une dose d’hydroxychloroquine dans un contexte de covid19. De ce groupe, 10/90 ont eu une augmentation de leur QTc de plus de 60 mSec. 20% ont eu un QTc prolongé de plus de 500 msec et 1 patient a eu une trosade de pointe. Ces effets étaient pire chez les patients recevant aussi azythromycine. Take-home message: Étude faite dans une population qui avait déjà plusieurs co-morbidités cardiaque mais l’HCQ n’est pas un médicament bénin et peu causer des arythmies cardiaques. .  https://jamanetwork.com/journals/jamacardiology/fullarticle/2765631

02 mai 2020

4 articles

  • Le premier article est une cohorte prospective menée dans 17 hôpitaux italiens en mars 2020. Les auteurs rapportent les données démographiques et symptômes de 100 enfants avec COVID. L’âge médian était 3.3 ans et 40% avaient moins de 1 an. Les symptômes les plus fréquent étaient la fièvre (54%) la toux (44%) et les difficultés alimentaires (23%, surtout les très jeunes). Seulement 4 patients ont eu une saturation sous les 95% et 1 sous 92 %. Encore une fois, les auteurs rapportent une excellente évolution avec aucun décès et seulement 9 patients admis aux soins intensifs dont 2 pour ventilation. Take-home message: Même si certains doivent aller aux soins intensifs, les enfants évoluent bien avec la covid.https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2007617?
  • Des chercheurs ont évalué l’impact des conditions cardiaques ainsi que la prise d’inhibiteur de l’Enzyme de Conversion de l’Angiotensine (iECA) ou de bloqueurs de son récepteur (BRA) sur le taux de décès par Covid. Pour ce faire, ils ont utilisé un important registre international de patients avec condition cardiaque (169 hôpitaux internationaux impliqués) duquel ils ont extirpés tous les patients avec un test + pour le SARS-CoV-2 et ayant eu congé de l’hôpital ou décédé (n total 8910 patients). En résumé, ils ont confirmé plusieurs facteur de risque de décès: être un homme, âge de plus de 65 ans, ATCD coronarien, insuffisance cardiaque, ATCD d’arythmie, MPOC et tabagisme. Ils ont démontré une baisse du risque de décès  avec la prise d’iECA (2% vs 6%) et de statine (4% vs 6 %) mais pas d’effet des ARB (7 vs. 6%). Take-Home message: Les conditions cardiaques augmentent le risque de décès de la Covid mais la prise d’iECA n’est pas un facteur de risque et ne devraient donc pas être cessés. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2007621?query=featured_homequery=featured_coronavirus
  • Une autre étude a évaluer l’effet de prendre des médicaments anti-hypertension et le risque 1. d’avoir un test + à la covid et 2. d’avoir une évolution sévère (Soins intensifs, ventilation décès). Cette étude fut menée avec la base de données électronique d’une cohorte de patients suivi par une agence de santé de New York et pour lesquels un test de covid fut mené. Les chercheurs ont effectué des analyses statistique complexe pour identifier les facteurs de risque.  Sur les 12 594 patients testés, 46,8% étaient positifs et 17% des cas positifs ont eu une Covid sévère. Les analyses statistiques n’ont pas démontré d’effet des médicament sur le risque d’avoir la covid ou sur le risque de développer la maladie sévère. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2008975?query=featured_coronavirus
  • Une étude cas-témoin mené en Lombardie a évalué le risque de covid ou de covid sévère en fonction de la prise d’iECA ou d’ARB. Les auteurs ont comparé les 6292 cas notifiés à l’agence de santé régionale du 21 février au 11 mars (617 intubés ou décédé) à un échantillon contrôle composé de 30 759 patients appariés pour l’âge, le sexe et le lieu de résidence. Au total, l’utilisation d’iECA ou d’ARB n’était pas associé au risque d’attraper la covid ou de développer la covid sévère dans les analyses multivariées. Take-Home mesage; les iECA ne sont pas un facteur de risque de covid sévère    https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2006923?query=featured_home

30 avril 2020

5 articles

  • Premièrement un essai clinique randomisé contrôlé à l’aveugle évalue le remdesevir (vs. placebo) chez des adultes avec covid et besoin d’oxygène dans 10 hôpitaux chinois. Cette étude fut initié par un groupe de chercheur indépendant (pas de lien avec la Cie) qui avait déjà rapporté l’absence d’impact de Lopinavir-Ritonavir. La variable d’intérêt primaire pour leur nouvelle étude est le délais pour une amélioration clinique (baisse de 2 points sur une échelle allant de 1 retour à la maison à 6 décès). L’étude a due être arrêté prématurément a 237/450 patients randomisés car la pandémie fut contrôlée en Chine. Les chercheurs n’ont pas trouvé de différence statistique dans la durée des symptômes (hazard ratio 1·23 [95% CI 0·87–1·75]). Une sous-analyse restreinte aux patients avec symptômes depuis moins de 10 jours montrait une tendance non significative en faveur du remdesevir. Les taux de mortalité étaient similaire 14% vs 13%. Take-home message: Étude importante mais cessée avant d’atteindre la taille d’échantillon qui suggère que le remdesevir n’est pas un traitement efficace pour contrer la covid. Voilà pourquoi on fait des essais randomisé contrôlé à l’aveugle.  https://marlin-prod.literatumonline.com/pb-assets/Lancet/pdfs/S0140673620310229.pdf
  • Une étude rétrospective compare les données démographiques et les admissions/décès par covid pour le s5 quartiers de New York. Au total, les auteurs ont noté que le quartier du Bronx avait le plus de minorités ethniques, le plus de pauvreté et le moins d’éducation. ce quartier avait les plus haut taux de décès et d’admission. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2765524
  • Une étude a évalué  l’impact de message de Elon Musk et de Donald Trump les recherches faites sur google la population générale américaine pour acheter de la chloroquine et l’hydroxychloroquine entre le 1 fev et le 29 mars. Pour ce faire, ils ont identifié  les recherches google impliquant un vendeur de médicament et HCQ ou CQ et on déterminé une “fraction de demande” qui représente la proportion que ceci fut demandé. Les taux de demande sont passé de 4,78 au début à 26,9 suite à la suggestion d’E Musk que l’HCQ était utile à 66,19 après l’intervention de D Trump.  Les résultats étaient le smêmes pour l’HCQ et la CQ. Take-Home message: Les opinions exprimées par les personalités ont une influence sur les questionnements de la population générale.https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2765361
  • Une correspondance du NEJM rapporte les nombres d’arrêt cardio-respiratoire en communauté (hors de l’hôpital) dans 4 provinces Italiennes pour les 40 premiers jours de la pandémie en comparaison aux mêmes dates en 2019. Le nombre d’ACR fut de 362 en 2020 en comparaison à 229 en 2019 (hausse de 58%). Deux provinces furent particulièrement touchées avec des taux d’ACR passant de 10 /100 000 (en 2019) à plus de 25 /100 000 (en 2020). C’était les 2 provinces les plus touchées par la covid.  https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2010418?query=featured_home
  • Des chercheurs de New York rapportent l’impact de la covid chez une série de 86 patients avec maladie chronique nécessitant un traitement par immunomodulateur (Chloroquine, Anti-IL6, ). De ce nombre, 14 (16%) furent hospitalisés, 1 décédé et 1 toujours aux soins intensifs au moment d’écrire. Take-home message: Petit échantillon mais il ne semble pas que les patients avec maladie inflammatoire chronique sous inhibiteur de cytokine soient plus à risque ou protégés de la tempête inflammatoire de la covid.   

29 avril 2020

5 articles

  • Le premier article m’a été envoyé par Dr Benoit Carrière (merci). Dans cette étude, les auteurs ont analysé l’air à 30 endroits dans 2 hôpitaux de Wuhan afin d’identifier la présence d’ARN de SARS-CoV-2 en aérosol. La présence de SARS-CoV-2 en aérosol était basse dans l’air des zones de soins isolées et bien ventilée mais elle était assez élevé dans les toilettes des patients. Dans les zones publiques, on a détecté du SARS-CoV-2 dans 2 endroits a forte densité de visiteurs. Pour les zones réservées au personnel médical, le taux de SARS-CoV-2 en aérosol à grandement diminué en augmentant les mesures hygiènes (Réduction du N de pt, désinfection des planchers au chlore, etc.). Take-Home message: On ne sait pas l’infectivité du SARS-CoV-2 détecté mais il semble présent dans l’air des hôpitaux traitant des patients atteint de covid. Des mesures d’hygiène plus strictes améliore la qualité d el’air de ces hôpitaux. https://www.nature.com/articles/s41586-020-2271-3
  • Je vous parlais hier des cas rapporté de choc/kawasaki avec la covid. Drs Benoit Bailey et Matthieu Vincent ont mis à mon attention un article en pre-print décrivant le cas d’un enfant de 6 mois avec un diagnostic de maladie de Kawasaki classique (5/6 critères)  et un test + pour la covid. Est-ce une coïncidence ou les 2 sont associés ?https://hosppeds.aappublications.org/content/hosppeds/early/2020/04/06/hpeds.2020-0123.full.pdf
  • Une série de 5 cas de thrombose artérielle de gros vaisseaux associés à la covid est rapportée dans le NEJM. Tous les patients avaient moins de 50 ans et furent identifiés dans un hôpital de New York en 2 semaines. Ceci était atypique pour cette unité qui voit en moyenne 0.73 ACV par 2 semaines chez des moins de 50 ans. Take-home message: La covid semble de plus en plus causer des dommages vasculaires. Ceci pourrait augmenter les risques d’ACV.   https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2009787?query=featured_home
  • Une étude a évalué l’impact de la covid sur le taux d’admission pour infarctus dans 15 hôpitaux italiens.Pour ce faire, ils ont comparé les taux d’admission pour infarctus pour la période du 20 fév au 31 mars 2020 avec les taux du 20 fev-31 mars 2019 et 1jan au 20 fev. Au total, les taux d’admission pour infarctus on beaucoup diminué pendant le covid: moyenne de 13.3 infarctus/J  vs. 18.0 (en 2019) et 18.8 (en jan-fev).     https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2009166?query=featured_home
  • Une étude rétrospective décrit l’épidémiologie de la covid parmi un échantillon de 391 cas de covid en Chine ainsi que leur 1286 contacts. Dans cette étude, les auteurs décrivent que tous les cas de covid (même les légers) furent hospitalisés pour diminuer la propagation de la maladie et que tous leurs contacts furent testés. En résumé, l’incubation moyenne était de 4,8 jours et durée des symptômes moyenne était de 21 jours. Le taux d’infection parmi les contact fut de 6,6% mais il monte à 11%  pour les contacts à la maison. Avec les mesures d’isolement et la surveillance accrue, le R0 était de 0,4. https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30287-5/fulltext

28 avril 2020

4 articles

  • Une étude a recherché la présence de SARS-CoV-2 parmi 408 résidents d’un refuge pour sans abris de Boston après avoir identifié une éclosion impliquant 6 personnes. Parmi les 408 résidants, 1% avaient de la fèvre et 8% de la toux. Un total de 147 (36%) on eu un test positif !!!! Take-home message: une fois que le SARS-CoV-2 entre dans une facilité regroupant plusieurs bénéficiaires, il peut se transmettre très facilement. Il faut tester et protéger les sans-abris. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2765378
  • Une autre étude de simulation a évalué la contamination possiblement engendrée lors de la réanimation et la ventilation ( un cas adulte et un pédiatrique). 4 MD et 4 infirmières ont participé à l’étude. Les mannequins étaient modifiés avec un atomiseur pour simuler l’expulsion de sécrétions avec un marqueur fluorescent. Au final, 7/8 participants se sont contaminés pendant la simulation au niveau de la peau (6 au cou, 1 sur l’oreille), 8/8 sur les cheveux et 4/4 sur les souliers. Take-home message: Lors de procédures aérosolisantes, il faudrait avoir une protection complète incluant, le cou, la tête et les pieds.    https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2765377
  • Un groupe français décrit 5 enfants de moins de 3 mois admis pour fièvre qui ont eu un test + pour le SARS-CoV-2. Tous ces patients n’avaient pas de symptômes respiratoires mais de la fièvre et une certaine hypotonie axiale. Ils ont tous bien évolué en 1-3 jours.https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30980-6/fulltext
  • Un communiqué de presse de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris rapporte les résultats préliminaires d’un essai clinique randomisé ouvert comparant l’effet du tocilizumab vs Tx usuel pour la covid. Le tocilizumab est un anticorps monoclonique bloquant l’interleukine 6 et utilisé pour diminuer les réaction inflammatoires dans certaines maladies. Les patients recrut.s avaient une pneumonie modérée ou sévère. Le outcome primaire était la détérioration respiratoire (besoin de ventilation ou décès à 14 jours). L’étude fut arrêtée prématurément après 129 pt parce que les groupe traité par anticorps avait une baisse marquée de détérioration en comparaison avec le groupe contrôle. Take-home message: Tout ceci vient de la conférence de presse. Tant qu’on n’a pas accès à la publication scientifique, il faut rester très prudent. ON VEUT LES DONNÉES.https://www.aphp.fr/contenu/le-tocilizumab-ameliore-significativement-le-pronostic-des-patients-avec-pneumonie-covid

27 avril 2020

2 articles

  • J’ai découvert le premier article d’aujourd’hui via la revue quotidienne du Dr Frederic Adnet 
    (twitter: @fredericadnet). C’est un essai clinique randomisé à double aveugle pour comparer 2 doses de chloroquine (600 mg BID vs. 450 mg BID au jour 1 suivi de 450 mg die) chez des adultes admis pour covid sévère au Brésil. Tous lespatients ont aussi reçu de l’Azythrommycine et une 89% oseltamivir. On avait prévu recruter 440 participants mais une évaluation intérimaire faites après le recrutement de 81 patients a mené à l’arrêt de l’étude car le taux de mortalité était trop élevé dans un bras. L’objectif primaire était de démontrer une baisse de 50% du taux de mortalité avec la haute dose. L’étude fut arrêté car le taux de mortalité était de 39% pour CQ haute dose vs. 15% pour la dose standard. Take-Home message: Pas de groupe placebo dans une rare étude à double aveugle mais cette étude démontre bien qu’il ne faut pas donner la Chloroquine à haute dose pour les adultes atteint de covid sévère. https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2765270
  • Le deuxième article parle de recherche fondamentale et procure une excellente description de la physiopathologie de la covid. En résumé, le SARS-CoV-2 se lie aux récepteurs de l’Enzyme de Conversion de l’Angiotensine (ECA2) pour entrer dans les cellules. Ces récepteurs sont très présents dans les poumons mais aussi dans de multiples autres organes dont l’endothélium des vaisseaux. Les chercheurs ont créé des ECA2 solubles par génie génétique. Ces ECA2 modifiés pourraient être injectés aux patients pour se lier au virus et l’empêcher d’entrer dans la cellule. Ils ont développé des modèles de vaisseaux sanguin et d’organes solides pour tester leur hypothèse et on démontré une baisse drastique de la reproduction du virus en présence d’ECA2 soluble. Take-home message: Peut-être une nouvelle avenue thérapeutique pour la covid mais on est loin d’un traitement approuvé.   https://www.cell.com/cell/fulltext/S0092-8674(20)30399-8

26 avril 2020

Comme tous les dimanche, la revue est maigre aujourd’hui!
2 articles

  • Une courte lettre publiée dans ann. Emerg. Med décrit les aménagement physiques faits dans un hôpital de Taiwan afin d’isoler les patients potentiellement covid+ dès l’arrivée à l’urgence. En résumé, il sont instauré un pre-triage qui identifiait tous les patients à risque et transféraient ces derniers dans une zone désignée selon leur clinique. C’est une bonne lecture pour les administrateurs qui veulent ré-aménager leur urgence afin de séparer les cas chauds et froids. https://www.annemergmed.com/article/S0196-0644(20)30253-5/fulltext
  • Une étude du BMJ rapporte les taux de décès de la population générale de l’Angleterre et compare ces taux avec les années précédentes afin de répondre à la question: La covid a-t-elle un impact sur le taux de décès par autres maladie? Les données démontrent clairement une baisse des visites (-29%) et des admissions (-23%) aux urgences. Par contre, le taux mortalité général a augmenté drastiquement à cause de la covid qui représente environ 35% des décès en avril et il semble y avoir une légère baisse des décès par autre cause. https://www.bmj.com/content/369/bmj.m1607

25 avril 2020

5 articles

  • Le premier article décrit une étude de prévalence de SARS-CoV-2 dans une résidence en Californie. Suite à un premier cas de covid le 3 mars, la santé publique, a fait des tests de prévalence de SARS-CoV-2 au bénéficiaires les 10 et 17 mars. En plus des tests, les chercheurs recherchaient les symptômes présents dans les derniers jours. La figure suivante décrit les cas. En résumé, 27/47 patients positifs étaient asymptomatiques au moment du dépistage mais 24/27 ont finalement présenté des symptômes. Au total, 15 (27%) patient sont DCD parmi les gens atteints. Take-home message: Chez les personnes âgés, les gens sont souvent porteur du virus pendant quelques jours avant d’être symptomatiques. C’est la raison pour laquelle le dépistage de seulement les gens symptomatiques est inefficace.  https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2008457?query=featured_coronavirus
  • Le deuxième manuscrit a été diffusé en “pré-print” (avant évaluation par les pairs). Il s’agit d’une étude menée par un groupe américain visant à évaluer la sensibilité et spécificité des tests commerciaux de recherche d’anticorps du SARS-CoV-2 (ELISA et Lateral Flow Assay). Les chercheurs ont évalué 10 LFA et 2 ELISA à l’aide du plasma de 80 patients symptômatiques et PCR+ à la covid et 50 plasma pris en décembre de patients non malades. Résultats: les taux de positivité augmentent avec le délais suite au début des symptômes pour atteindre un maximum après 16 jours. La sensibilité est  généralement de moins de 30% (14-44%) dans les 5 premiers jours et monte à 80-90% (64-100%) après 16 jours. La spécificité est d’environ 90% (allant de 84 à 100%). Take-home message: Les tests sérologiques seront utiles mais non parfait à faire au moins 2 semaines après le début des symptômes. 
  • Un article accepté mais non publié décrit un RCT pilote comparant 2 antiviraux (lopinavir/ritonavir ou arbidol) à un groupe contrôle chez des adultes avec covid légère/modérée. Au total, la séroconversion pour le SARS-CoV-2 était le même pour les 34 patients randomisés au L/R (9.0 jours), les 35 randomisé au arbidol (9.1J) ou aux 17 du groupe contrôle (9.3J). Pas de différence sur les outcomes cliniques. Take-home message: Étude qui n’a pas la puissance pour trouver des différences cliniques mais les résultats sur les marqueurs d’infection ne suggèrent pas d’impact du lopinavir/ritonavir ou de l’arbidol sur l’évolution des patients avec covid léger/modéré. 
  • Une étude rétrospective décrit 377 adultes hospitalisés dans l’un des 21 hôpitaux du nord de la Californie (caractéristiques et outcomes). L’âge médian des participants était de 61 ans. En résumé, 30% ont dû aller aux soins intensifs et 15% sont décédés. Le taux de décès monte à 50% des patients admis aux soins intensifs. Take-home message: L’admission aux soins intensifs a touché toutes les strates d’âge.  https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2765303
  • Un sondage mené auprès de 2330 enfants du primaire (niveaux 2 à 6) confinés en Chine a évalué la santé mentale de ces enfants. L etaux de réponse est de 76% et la durée médiane de confinement au moment du sondage était de 33 jours. Les enfants ont rapportés des symptômes de dépression (23%) et d’anxiété (19%). Ceci est plus élevé que dans les situations normales en Chine. Take-home message: La covid aura des impacts sur la santé mentale des enfants. Il est difficile de différencier l’impact de la pandémie et celui du confinement et autres mesures de distanciation sociale.  https://jamanetwork.com/journals/jamapediatrics/fullarticle/2765196

24 avril 2020

4 articles

  • Le premier article décrit une cohorte de 50 adultes avec besoins d’oxygène à l’urgence dans un contexte d’infection à la covid probable. Les patients inclus furent des adultes atteints de covid avec désaturation persistante malgré l’apport d’oxygène.  On leur a demandé de faire un décubitus ventral pour améliorer l’oxygénation. La saturation médiane au triage était de 80%. Elle a monté à 84% avec l’ajout d’oxygène via canule nasale ou masque. La saturation médiane a monté à 94% avec le décubitus ventral. 13/50 patients furent intubés dans les 24h suivant l’arrivée à l’urgence et 3 autres dans les jours suivants. Take-home message: La position en décubitus ventrale facilite l’oxygénation chez les patients avec détresse respiratoire dans le contexte de covid.     https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/acem.13994
  • Le prochain article me vient de la revue de la revue quotidienne de F Adnet (twitter: @fredericadnet). Il s’agit d’une revue de littérature au sujet du SARS-CoV-2 en pédiatrie en comparaison avec les autres infections sévères à coronavirus (le SRAS et le MERS). Si vous êtes un habitué de cette revue quotidienne, vous apprendrez peu de choses au sujet de la covid mais c’est un excellent résumé. Take-home message: Les enfants sont peu malades de la covid et ils sont un faible vecteur de transmission.   https://journals.lww.com/pidj/Fulltext/2020/05000/Coronavirus_Infections_in_Children_Including.1.aspx
  • Un autre article qui avait manqué à mon attention me fut soumis par Evelyne Trottier: une revue systématique de littérature sur les traitements antiviraux dans le contexte de covid et de SRAS ou MERS. La revue systématique s’arrête au 15 mars 2020. En cette période d’effervescence scientifique, ça semble être une autre époque…En résumé, il n’y avait qu’un seul essai clinique (discuté dans ma revue du 19 mars) et 16 série de cas. La conclusion des auteurs est qu’aucun médicament antiviral n’est prouvé efficace pour le moment.  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7156260/
  • Une lettre à l’éditeur compare les l’infection à SARS-CoV-2 aux autres coronavirus et influenza chez les enfants de moins d’un an. Ceci se fait en comparant une série de 9 cas de covid Vs. 17 cas de coronavirus et 31 cas d’influenza rapportés dans une autre étude. En résumé, il s’agit d’un très petit échantillon limitant les possibilité de comparaison. Par contre, les enfants avec covid avaient moins de toux. Il y a eu 2 décès avec les autres coronavirus mais les patients étaient surinfectés au pneumocoque. https://journals.lww.com/pidj/Citation/9000/Comparison_of_the_Clinical_Features_of_SARS_CoV_2,.96199.aspx

23 avril 2020

7 articles

  • Un rapport de cas du NEJM rapporte le cas d’un nouveau-né de 21 jours qui a été admis aux soins inetnsifs et à du être intubé pendant 48 h pour une infection à covid. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2010614
  • Une étude de cohorte de  a évalué 202 adultes ayant eu un test + pour la covid à l’aide d’un appel téléphonique 5-7 jours suite au test afin d’évaluer l’atteinte de l’odorat. De ce groupe 132 étaient testés pour des symptômes et 70 parce qu’il s avaient eu un contact. Au total 132 (64%) des patients ont ressenti une perte de l’odorat dont 38% sévère. L’altération est apparue comme seul symptôme (3%), premier symptôme (12%), symptôme concomitant (23%) ou après la résolution des autres symptômes (27%). Take-home message: la perte d’odorat est fréquente et rarement le seul symptôme avec la covid. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2765183
  • Une étude de cohorte rétrospective décrit 5704 patients hospitalisés dans des hôpitaux de New York pour la covid en mars 2020. Parmi ceux-ci, seulement 20 patients avaient moins de 20 ans. L’article renferme plusieurs tableaux avec de multiples données sur les caractéristiques des patients.  Au total, le taux de décès est de 21% parmi les 2634 patients dont le outcome final est déterminé. Take-home message: Excellente évolution pour les enfants atteint de covid. Taux de décès de plus de 21% chez les adultes. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2765184
  • On se demande tous quelle est la sensibilité du RT-PCR pour la covid. Une étude menée à Singapour nous donne une idée. À Singapour, 70 patients furent hospitalisés pour isolement  parce qu’ils avaient les critères de risque pour la covid: symptômes respiratoire + voyage à Hubei/ ou contact avec un cas de covid. Tous ces patients ont eu des recherches de SARS-CoV-2 à l’aide de PCR sur des échantillon nasopharyngés.  62 (89%) ont eu un test + au premier échantillon, 5 (7%) au deuxième prélèvement pris 24h plus tard et 3 (5%) ont eu besoin de plus de 2 tests. Take-home message: Chez les patients symptômatiques depuis une médiane de 5 jours, la sensibilité du RT-PCR est de 89%. Par contre, on ne sait pas si c’est la même chose pour les patients non-symptomatique ou en début de maladie. https://academic.oup.com/cid/article/doi/10.1093/cid/ciaa459/5822543
  • Dans le même sujet, une méta-analyse compare le CT-scan thoracique au RT-PCR pour le diagnostic de covid. les auteurs ont trouvé 68 études en date du 3 avril pour un total de 6218 patients pour le scan et 1502 pour le RT-PCR. La sensibilité du scan est de 94% (95%CI: 91-96)  et celle du RT-PCR est de 89% (95%CI:81-94%). La spécificité du CT scan est de 37% (95%CI: 26-50%). Take-home message: Le Ct scan semble plus sensible mais beaucoup moins spécifique que le RT-PCR pour l’identification de la covid. https://pubs.rsna.org/doi/10.1148/radiol.2020201343
  • Une revue systématique a répertorié les articles rapportant les cas de covid pédiatriques. Au total, 1065 cas pédiatrique étaient décrits à ce moment. Symptômes légesr habituellement même avec des changements radiologiques. Un seul décès chez un enfant âgé de 10-19 ans. Take home message:Une revue de littérature qui va jusqu’au 3 mars mais et qui est publiée le 22 avril. En ces temps de covid c’est une éternité. Rien de neuf sauf pour dire que les enfants vont bien avec la covid.   https://jamanetwork.com/journals/jamapediatrics/fullarticle/2765169
  • Finalement le pre-print (étude pas encore évaluée par les pairs) d’une étude rétrospective menée dans les hôpitaux pour vétéran américain sur l’association entre l’hydroxychloroquine, l’azythromycine et le risque de décès par covid. En résumé, les taux de décès étaient plus élevés pour les patients ayant reçu l’HCQ (28%) ou AZT+HCQ (22%) que pour ceux n’ayant rien reçu (11%). Take-home message: Étude rétrospective avec biais impoprtants parce qu’il est très probable que ce soit les patients les plus malades qui aient reçu plus de traitements. Même en tentant de comptabiliser cela avec des modèles statistiques créatifs, ça reste à risque de biais. Une chose est certaine, cette étude ne prône pas l’utilisation d’HCQ dans les cas de covid.  https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.16.20065920v1

22 avril 2020

4 articles

  • Le premier article m’a été suggéré par Sergio Manzano (Merci). Il s’agit de l’évaluation pathologique de 3 patients (2 DCD et 1 résection intestinale) qui ont été en défaillance multi-organe suite à la covid. En résumé, les auteurs ont noté une importante infection virale des cellules endothéliales diffusément associée a une inflammation. Les auteurs suggèrent donc que le SARS-CoV-2 créé une endothélite généralisée. Ils rappellent que les facteurs de risque de décès de la covid sont très semblables à ceux de la dysfonction endothéliale: age, male, tabac, obésité, HTA et maladie cardiovasculaire. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0140673620309375?via%3Dihub
  • Une petite étude menée à Singapour démontre que le dépistage sérologique est utile pour les études épidémiologique. dans cette série décrivant 3 foyer d’infection de covid, les auteurs ont démontré que les tests sérologiques permettent d’identifier des patients qui auraient eu la covid avec des symptômes minimaux. https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30273-5/fulltext
  • Un article de BMJ rapporte la charge virale de 96 patients consécutifs admis dans un hôpital en Chine à partir d’échantillons respiratoires, plasmatiques, fécaux et urinaires. Tous les patients ont reçu des antiviraux divers. Les charges virales furent quantifiée par PCR. Le virus fut détecté dans un échantillon respiratoire pour tous les patients et il fut présent dans les selles (59%) et le plasma (41%). Seulement 2 patients l’ont excrété dans l’urine. La charge virale respiratoire atteint un pic vers les Jours 10-12 tandis que dans les selles c’était plus tard. Fait important, les auteurs n’ont pas noté d’association entre le timing des antiviraux et les charges virales. Take-home message: Le SARS-CoV-2 reste longtemps actif au niveau des voies respiratoires et dans les selles. Les cas plus sévères excrètent le virus plus longtemps.   https://www.bmj.com/content/369/bmj.m1443
  • Un autre lettre à l’éditeur qui décrit une autre “tente” pour minimiser la transmission de covid. Celle-ci est faite avec des tuyaux de PVC.https://www.annemergmed.com/article/S0196-0644(20)30297-3/pdf

21 avril 2020

3 articles

  • Un article en pre-print (pas de révision par les pairs) a évalué les sensibilité et spécificité des ELISA pour détecter qui a eu la covid. Les auteurs ont testés le plasma de 40 patients ayant eu des symptômes et un PCR + pour le SARS-CoV-2  et 142 échantillon de patients prélevé en décembre 2019 (négatif). Ils ont testés la sensibilité et la spécificité d’un nouveau test par ELISA et 9 immuno-essais ( Lateral Flow Assay; comme un test de grossesse) commerciaux. Au total, le test par ELISA était sensible à 85% (les 6 faux négatifs, étaient tous des patients ayant des symptômes depuis moins de 9 jours) et 100% spécifique. Pour les 9 tests commerciaux (lateral Flow assay), la sensibilité variait de 55 à 70% et la spécificité de 95-100%. Take-home message: Les tests rapide pour savoir si on a eu la covid ne sont pas encore tout à fait au point mais le fait que les tests d’ELISA soit excellents en phase tardive témoigne qu’il y a de l’espoir.  https://doi.org/10.1101/2020.04.15.20066407
  • Un autre article (Merci Brett) fait justement un résumé des les différentes approches pour tester la présence d’anticorps au SARS-CoV-2. Premièrement, il spécifie que la détection d’anticorps est utile pour identifier l’infection passée mais pas pour identifier les infections aiguës. Les tests par ELISA sont plus long et plus dispendieux mais ils permettent de quantifier la quantité d’anticorps. Les “lateral flow assay” donnent des résultats dichotomiques (+ ou-), sont rapide et moins chers. Le 1er avril la FDA a permis à 70 compagnie de vendre leur test rapide sans nécessité de validation par la FDA afin d’accélérer le dépistage. Malheureusement, la validité de ces tests ne sont pas publiées.Take-home message: Le setsts sérologiques seront important pour identifier les gens immuns pouvant être dé-confinés et les donneurs de plasma potentiels. Il faut valider ces tests.  https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2764954
  • Une lettre à l’éditeur de Lancet infectious disease décrit les projections d’un groupe de chercheur sur le nombre de ventilateurs requis aux USA au moment du sommet du nombre de patients atteints de covid. En résumé, si le Ro reste à 2,5, les auteurs prévoient qu’il faudra 45 000 ventilateurs supplémentaires + 77 000 ventilateurs pour ventilation non-invasive. Les auteurs ont 3 suggestions: 1)Distanciation sociale pour aplanir la courbe. 2) centralisation de la distribution des ventilateurs. 3) Produire plus de ventilateurs.  https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30315-7/fulltext

20 avril 2020

3 articles:

  • Le premier article décrit un sondage mené auprès de MDs en Lombardie afin d’identifier les défis rencontrés par les omnipraticiens dans la prévention et la prise en charge des patients avec la covid. 272/450 (62%) des omni invités ont répondu au sondage. Parmi les répondants, 40% ont eu des symptômes de covid à un moment donné et seulement 6,6% ont été testés (seulement 2 furent +). 88% des répondants ont changé leur pratique (suivi téléphonique, télémédecine, arrêt de pratique). Seulement 46% ont reçu de l’équipement de protection personnel et 85% en ont acheté. Take-home message: 20% des MDs ont présenté des symptômes suggestifs de covid mais seulement 2 furent retirés. Les MDs peuvent être des vecteurs de covid. https://annals.org/aim/fullarticle/2764816/clinician-education-adoption-preventive-measures-covid-19-survey-convenience-sample
  • Une étude de cohorte rétrospective menée en Chine a évalué la valeur du NT-pro-BNP pour prédire la mortalité parmi 54 patients admis pour covid sévère. Au total, 18/30 (60%) patients avec NT-proBNP élevée (plus de 88 pg/ml) sont mort vs 0/24 pour le groupe avec NT-proBNP bas. Take -home message: L’échantillon est petit mais un NT-proBNP élevé est associé à un risque de mortalité beaucoup plus grand (différence: 60 %; 95%CI: 38-75%). Cette association persiste une fois ajusté pour l’âge, le sexe, les commorbidités et d’autres marqueurs sanguins.https://respiratory-research.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12931-020-01352-w
  • J’en n’avais pas parlé mais une correspondance du NEJM du 17 avril rapporte le cas de 18 patients avec la covid et une élévation du ST sur l’ECG (14 focaux et 4 généralisés). Finalement, une bonne proportion n’avait pas de maladie obstructive et le taux de mortalité fut élevé (72%).  https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2009020?query=featured_home

19 avril 2020

2 articles:

  • Une étude observationelle à Hong Kong a mesuré la transmissibilité (Ro) de la covid et de l’influenza et comparé ces données avec les mesures de confinement rapportées lors de 3 sondages téléphoniques en jan-fev-mars. Cette étude fut menée à l’aide de données publiques concernant les cas de covid et des études de surveillance des taux de grippe dans 60 centres. En résumé, les données ont démontré une baisse drastique de la transmission de l’influenza avec la fermeture des écoles  et autres mesures sociales (Ro qui passe de 1,28 à 0,72). ces mesures ont aussi permis de maintenir le Ro de la covid à envrion 1 tout au long de l’étude. Les sondages ont démontré une hausse progressive de l’utilisation de masques (de 75 à 99%) et d’autres gestes de distanciation sociale. Take-home message: Les mesures de distanciation ont un impact majeur sur la transmission de l’influenza et probablement de la covid aussi. Celles adoptées par Hong Kong sont socialement acceptables et efficaces.       https://www.thelancet.com/journals/lanpub/article/PIIS2468-2667(20)30090-6/fulltext
  • Merci à @SwissPedEmerg sur twitter qui m’a fait découvrir une étude pilote expérimentale rapportant l’impact de la transfusion de plasma convalescent chez 10 patients atteint de covid sévère.
    Il s’agit d’une étude sans groupe contrôle où les patients ont reçu 200 ml de plasma de patients guéris de covd19. En résumé, les participants avaient un âge médian de 52 ans et 4/10 avaient une comorbidité (3 HTA et 1 cardiaque). Ils ont bien toléré la transfusion et leur paramètre biochimique/virologiques se sont généralement améliorés. Take-home message: Des études préliminaires ont déjà démontré un impact réel du plasma convalescent pour le SARS et le MERS. Le SARS-coV-2 se comporte différemment à bien des égards. Maintenant, il faut un essai clinique randomisé avec un groupe contrôle.https://www.pnas.org/content/early/2020/04/02/2004168117

18 avril 2020

6 articles:

  • Le premier article a été publié le 6 avril et il était passé sous mon radar. Merci à Brett Burstein de me l’avoir identifié. Il s’agit d’une revue de littérature afin de déterminer quels sont les impacts de la fermeture d’école et d’autres interventions de distanciation reliées à l’école sur la transmission de la covid lors d’épidémie. 16 articles pertinents furent identifiés (dont 6 en pre-print). 9 parlait du SARS de 2003 et 6 de la covid de 2019. En résumé, il est difficile de séparer l’effet de la fermeture d’école aux autres mesures implantées en même temps dans chaque milieu. Par contre, les auteurs suggèrent que la fermeture d’école seule à un impact négligeable sur la transmission de la covid.Take-Home message: Une revue systématique qui ne permet pas de répondre à la question de l’impact de la fermeture d’école sur la covid.  https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(20)30095-X/fulltext
  • La deuxième étude a évalué les premiers symptômes rapportés par 48 professionnels de la santé à Seatle afin de déterminer si leur critères de screening (fièvre et/ou symptômes respiratoires) permettaient d’identifier tous les cas rapidement. 8/48 (17%) professionnel n’avaient pas de fièvre/ symptôme respiratoire au début et il sont commencé à avoir ces symtômes après une médiane de 2 jours (range 1-7). 65% des participants disent avoir travailler une médiane de 2 jours avec des symptômes. Take-Home message: Il faut élargir les critères de screening pour les professionnel de la santé à risque de covid. Sachant que la contagiosité est très élevée au début de la maladie, il faut les sensibiliser à éviter d etravailler avec des symtômes. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2764953?guestAccessKey=9e571ef3-9bb7-4e8d-8cbd-5d343d312b39&utm_source=silverchair&utm_medium=email&utm_campaign=article_alert-jama&utm_content=olf&utm_term=041720
  • Une étude du NEJM décrit les 393 premiers patients admis dans 2 hôpitaux de New York. En résumé, les patients avaient un âge médian de 62 ans et 43% étaient obèses. Au total, 33% furent intubés et 10% sont mort. Take-home message: Une étude de cohorte rétrospective qui confirme les larges études chinoises sur la distribution des patients admis pour covid. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2010419?query=featured_home
  • Une étude rétrospective de 108 femmes femmes enceintes avec la covid fut menée en Chine. La majorité de ces femmes ont eu une infection bénigne caractérisée par de la fièvre et/ou de la toux. 9 femmes ont eu besoin d’oxygène et 1 seule a du avoir une ventilation non invasive après l’accouchement. Take home message: Cette étude suggère un excellent pronostic pour les femmes enceinte avec covid.https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2009226?query=featured_home
  • Un lettre au NEJM décrit le cas de 5 patients qui ont développé un syndrome de Guillain Barré pendant ou suite à une covid en Italie. Ces patients proviennent d’hôpitaux ayant admis ensemble environ 1200 patients pour covid durant cette période. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2009191?query=featured_home
  • Un article m’a été suggéré par Matthieu Vincent (merci beaucoup).
    Cet article est un éditorial décrivant les différentes approches diagnostiques pour la covid. En résumé, il reste encore beaucoup d’inconnu pour les test de dépistage par le rt-PCR (sensibilité, combien de temps le virus reste détectable, relation entre un test + et la contagiosité, etc.).https://mbio.asm.org/content/11/2/e00722-20

17 avril 2020

1 article:

  • L’article fut identifié par Dan Brody (Merci beaucoup). L’étude, publié dans Nature medicine, évaluait l’excrétion virale du SARS-coV-2 par rapport à l’apparition de symptômes. Pour ce faire, ils ont fait 2 études. Premièrement, ils ont mesuré la présence de virus chez des 94 nouveaux cas de covid à l’aide d’échantillons pharyngés. Cette étude à démontré une diminution graduelle du nombre de virus à partir du premier jour de symptôme. La deuxième étude a évalué la transmission du virus chez 77 paires de patients (atteint de covid19 et contact) dont les informations étaient publiquement disponibles. Au total, leur modèle statistique suggère que la contagiosité débute 2,3  jours avant le début des symptômes et atteint son maximum 0,7 j avant les symptômes. Take-home message: Il sera difficile d’utiliser une stratégie de l’isolation des cas pour enrayer la maladie si la transmission débute avant les symptômes.  https://www.nature.com/articles/s41591-020-0869-5

16 avril 2020

6 articles:

  • La première étude fut identifiée par Brett (MERCI).
    Une étude du nord de la Californie a étudié la prévalence de co-infection virale ou mycoplamse/chlamydia pneumoniae chez une cohorte de patients infectés par le SARS-coV-2 du 3 au 25 mars 2020. Au total, 116/1217 (9,5%) spécimen furent positifs pour le SARS-coV-2. Parmi ceux-ci, 24 (20,7%) avaient aussi un autre pathogène (rhinovirus/enterovirus (6.9%), respiratory syncytial virus (5.2%), et autres Coronaviridae (4.3%)). Ceci était semblable au groupe n’ayant pas la covid (26,7%). Take-Home Message: La co-infection était plus fréquente dans cette population que ce qui est généralement rapporté. La présence d’un autre virus n’élimine pas l’infection à SARS-coV-2
    https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2764787?guestAccessKey=6f011e04-8692-45d4-86d6-765d0528e063&utm_source=silverchair&utm_medium=email&utm_campaign=article_alert-jama&utm_content=olf&utm_term=041520
  • Une lettre au NEJM décrit une étude expérimentale ou des chercheurs ont filmé les particules expulsées lors de la parole à l’aide d’un montage incluant un laser, une boite noire et un iphone…En résumé, ils ont découvert que la parole menait à une expulsion de goutellettes de taille à 20 à 500 μm. La quantité de sécrétion était proportionnelle à l’intensité de la voix et selon les mots prononcés. Fait intéressant, peu de sécrétion lors du port d’un masque. Take-home message: Pas besoin de tousser ou éternuer pour propager le virus. Le port du masque diminue cette diffusion.  https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2007800?query=featured_home
  • Une lettre du NEJM rapporte que 23 membres du personnel de santé sont mort de la covid en Chine. 3 avaient moins de 50 ans et 11 étaient des retraités ré-embauchés pour la covid. Fait important, ils sont tous mort au début de l’épidémie. Par la suite, aucun des 42 600 professionnels venu prêter main forte à Wuhan ne sont morts. Take-Home message: Résultats surprenants qui doivent être pris avec suspicion considérant le nombre de professionnels de la santé atteint dans d’autres milieux. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2005696?query=featured_home
  • Une lettre au NEJM rapporte un cas de Purpura Thrombopénique idiopathique chez une patiente de 65 ans avec la Covid. Y a-t-il un lien ??? https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2010472?query=featured_home
  • Une étude épidémiologique des 140 premiers cas de covid19 en Chine en dehors de Wuhan (avant les mesures de confinement pour diminuer la propagation) démontre que le virus est très contagieux. Selon leurs estimations, le R0 (nombre de personne infectées par un malade) est de 5,7 ( 95%CI: 3,8-9,9). Évidement ce chiffre baisse quand on prend des mesures de distanciation ou autre. Il faut baisser ce chiffre sous 1.0 pour espérer vaincre le virus https://wwwnc.cdc.gov/eid/article/26/7/20-0282_article
  • Une lettre publiée dans Ann Emerg Med suggère une alternative à la boite en plexiglass utilisée pour l’intubation. Ils ont créé une tente avec 2 support en métal + une pellicule transparente de PVC. C’est une méthode peu dispendieuse et portable permettant de protéger le personnel lors d’intubation. https://www.annemergmed.com/article/S0196-0644(20)30254-7/pdf

15 avril 2020

5 articles:

  • Une étude de simulation identifiée par Arielle (MERCI Arielle) a évalué de façon expérimentale l’étanchéité des masques N95 portés par des gens faisant un massage cardiaque. En résumé, 44 participants qui avait passé avec succès un fit test pour un masque N95 on fait un massage cardiaque à un mannequin pour 3 séries de 2 minutes. Au total, 73% des participants ont eu au moins un échec de test pendant le massage cardiaque. Ceci était plus élevé chez ceux qui avait eu un échec partiel du fit-test initial. Take-Home message: Le massage cardiaque entraine des mouvements intenses qui peuvent amener un déplacement du masque N95 et nuire à sa capacité protectrice.     
    https://www.ajemjournal.com/article/S0735-6757(19)30191-3/fulltext
  • Une étude populationelle menée en Islande a utilisée 2 stratégies pour évaluer la présence du SARS-coV-2 dans la population: Un screening des gens à risque (symptomatiques ET voyageurs ou contact) et 2 échantillons de la population ( 1. ouvert à tous ceux qui veulent le test et 2. un échantillon aléatoire de 6782 adultes).En date du 4 avril, le test fut positif pour 13,3% des gens à risque; il fut positif pour 0,8% des 10 797 personnes de la population générale qui ont demandé à être testé sans symptômes et 0,6% de l’échantillon aléatoire de 2283 adultes. Le staux de positivités sont restés stables dans le temps. Take-Home message: L’Islande a une population de 300 000 personnes. En testant les gens à risque, on a identifié 1221 cas tandis 0,6% de la population = 1800 cas asymptomatiques.     
    https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2006100?query=featured_home
  • Une étude de simulation épidémiologique publiée dans la revue Science tente de modéliser l’épidémiologie de la covid jusqu’à 2025 . La méthodologie est compliquée et le sauteurs doivent se baser sur plusieurs “inférences” qui ne sont vraiment pas fiables. En résumé, ils prédisent que si le SARS-coV-2 se comporte comme les autres coronavirus, il y aura des épidémies saisonnières. Pour éviter que nos ressources soient submergées, il faudra peut-être recourir à la distanciation sociale intermittente. Ceci serait plus efficace que la distanciation prolongée. Take-home message: Étude avec beaucoup d’inconnus dans le modèle (durée de l’immunité, impact des vaccins et médicaments, etc.) qui montre bien que la distanciation sociale prolongée ne protège pas de la covid parce qu’on obtient pas d’immunisation de groupe. Il faut penser à faire la distanciation intermittente jusqu’en 2022. OUCH!!!!! 
    https://science.sciencemag.org/content/early/2020/04/14/science.abb5793.full 
  • Un article en pre-print (C’est à dire qu’il n’a pas encore été évalué par des pairs) décrit un essai clinique randomsié et multicentrique en Chine comparant Hydroxychloroquine au traitement standard chez 150 adultes hospitalisés pour la covid19. En résumé, l’HCQ n’était pas associé à une diminution de la charge virale à 28 jours ni aux autres périodes (Jours 4, 7, 10, 14 et 21). On ne parle pas des taux de décès ou soins intensifs. Take-Home message, l’HCQ n’est pas le médicament miracle. 
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.10.20060558v1.full.pdf
  • Caroline Quach participe a une revue de littérature sur les tests diagnostics pour la covid. Malheureusement, ils ne rapportent pas les sensibilité/ spécificité des tests. https://annals.org/aim/fullarticle/2764737/diagnostic-testing-severe-acute-respiratory-syndrome-related-coronavirus-2-narrative

14 avril 2020

5 articles:

  • Tout d’abord, une lettre du NEJM  identifiée par Ariane (Merci) rapporte qu’après avoir eu 2 cas de covid+ parmi les femmes ayant accouché dans leur hôpital, des MD ont décidé de tester toutes les femmes admise pour accouchement dans un hôpital de New York entre le 22 mars et le 4 avril. Au total, sur 215 femmes testées à l’arrivée, 4 avaient des symptômes (toutes étaient covid+) et 29 (13,7%) n’avaient pas de symptômes mais covid +. Take-home message: La covid est très souvent asymptomatique chez les jeunes femmes. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2009316
Universal Screening for SARS-CoV-2 in Women Admitted for Delivery | NEJMSARS-CoV-2 Testing in Obstetrical Patients Among 215 pregnant women who were admitted to a New York hospital for delivery and who underwent universal testing for SARS-CoV-2, more than one of eight …www.nejm.org

Deux articles du CDC me sont rapportés par Brett (merci beaucoup):

  • Un premier article évaluait la distribution du SARS-coV-2 sur différentes surfaces et dans l’air de soins intensifs et étages d’un hôpital chinois avec des cas de covid19. En résumé, ils en on trouvé partout (dans l’air, sur le plancher, sur les souris d’ordi, etc…). Fait important, 50% des semelles du staff avait du virus et il y a avit du virus à l apharmacie même si aucun patient n’y allait. Take-home message: le virus se propage facilement et tout est un potentiel danger dans l’hôpital. Ne rapportez pas vos soulier à la maison.  https://wwwnc.cdc.gov/eid/article/26/7/20-0885_article
  • Le deuxième article est une étude épidémiologique visant à déterminer le Ro (Nombre moyen de patients infectés par un cas). À l’aide des premiers cas à Wuhan et de modèles mathématiques, ils ont déterminé que le Ro est de 5,7 en l’absence de mesure de protection. Ils ont aussi déterminé que la période d’incubation est de 4,2 jours. https://wwwnc.cdc.gov/eid/article/26/7/20-0282_article
  • Un article du CMAJ est plutôt inquiétant. Les chercheurs ont fait des modèles mathématiques pour voir quelle serait la meilleure stratégie (confinement, testing agressif, etc.) pour minimiser les admissions au soins intensifs en Ontario. En résumé, il faudra faire la distanciation sociale pour plusieurs mois (voir 18 mois). Sinon, on aura un pic trop élevé à la reprise des activités.  Regardez le tableau suivant qui montre le nombre de  cas aux SI en fonction de la durée de l’intervention. Noté le trait pointillé en bas des graphiques qui représente la capacité maximale en SI. 
    https://www.cmaj.ca/content/cmaj/early/2020/04/09/cmaj.200476.full.pdf
  • Une deuxième étude du CMAJ, évalue l’impact de l’auto-isolation des cas de covid19 sur la transmission à l’aide de modèles mathématiques. Les résultats sont aussi inquiétant. Nous avons environ 1 lit de Soins intensifs / 10 000 habitants au Canada. Selon les modèles mathématiques:

    – sans auto-isolement, le pic de la pandémie sera au début juin et demandera 7,5 lits de SI/10 000. 
    – 20% d’auto-isolement, le pic de la pandémie sera à la juin et demandera 4.2 lits de SI/10 000.
    – 40 d’auto-isolation, le pic de la pandémie sera à la fin juillet et demandera 1.7 lits de SI/10 000.
    *** cette étude ne tient pas compte des mesures de distanciation.  
    https://www.cmaj.ca/content/cmaj/early/2020/04/09/cmaj.200457.full.pdf